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La moitié des demandes
Cour d'Alger
Publié dans Le Temps d'Algérie le 12 - 05 - 2010

Voilà un fils de famille qui effectue une virée à Alger-Centre. Il se promène le nez en l'air. Manque de pot, un contrôle de routine des enfants de la sûreté du coin, c'est-à-dire de la rue d'Argentine, ex-Cavaignac, fera que le jeune fils
de famille se retrouvera avec le statut de détenu à Serkadji.
Les parents hauts fonctionnaires au sein de l'administration de l'Etat comprennent ce qui arrive à leur rejeton : le port d'arme est puni par la loi et une loi qui va jusqu'à la lourde peine d'un an. La procédure va vite. Il est entendu par le tribunal de Sidi M'hamed- Alger. Trois mois ferme !
On interjette appel. Le parquet non. Son représentant avait estimé que le gus avait été bien puni pour s'être pavané sur le parvis de la Grande-Poste, une lame en ceinture elle-même cachée par un pull tombant sur un ventre plat qui donnera par la suite un moral à plat !
Alors, allons-nous continuer à répéter sur cette page que la loi ne protège pas les naïfs ? En tout cas, la maman, elle, avait foi en Allah mais avait mal au foie, une foi qui lui fera dire que nos policiers manquent de souplesse. A quoi sert l'enquête de moralité ?
Hichem K. a vingt-deux ans. C'est un technicien supérieur. Il erre du côté de la Grande-Poste. Une patrouille de police passe. C'est une virée de routine dans cet espace équidistant entre «Cavaignac» de la rue d'Argentine et le Central de Amirouche. Hichem est fouillé. Il a un poignard. Direction le poste.
Le port d'arme étant prohibé, c'est la présentation par devant le parquet de Sidi M'hamed de la rue Abane Ramdane. Et qui dit présentation devant un des nombreux adjoints de Benhadj, dit écrou et poursuites conformément à la loi. Nous étions le 20 novembre 2009.
Entendu par le tribunal de Sidi M'hamed, il écope de trois mois ferme. Avec un casier vierge, ses parents, des cadres, grands commis de l'Etat, ne saisissent pas le sens du verdict. Même s'ils pensent que des serviteurs de l'Etat méritent mieux, ils n'y peuvent rien. Ils interjettent appel.
Devant Brahim Kharabi le président de la deuxième chambre correctionnelle d'Alger, Hichem est tout retourné. «Séjournant» dans Serkadji, il a vécu l'enfer de l'incarcération, même s'il aurait voulu que les patrons de ses parents, avec toute leur influence et leur puissance lèvent le petit doigt pour lui. Mais bon.
Puisque c'est fait, c'est fait, car même le parquet n'a pas interjeté appel car il avait requis six mois de prison ferme et la juge ne lui avait infligé que la moitié.
Et comme l'appel est fait pour redresser une bévue, les débats face au trio de magistrats de la deuxième chambre correctionnelle se sont avérés prenants et la maman de Hichem avait une mine si défoncée qu'on aurait dit qu'elle venait de perdre ses parents dans un accident d'avion.
Elle a soupiré et nous l'avions même entendu rendre grâce à Allah, mais les sentiments étaient plus forts. Elle était assise à dix mètres de son fiston et elle avait même sangloté lorsque Hichem était sorti du box avec son triste et exécrable statut de prévenu-détenu.
Devant Mehdi Kouchimi, Brahim Kharabi et Faïza Aït Mesbah, le pauvre Hichem ne voulait pas jouer au malin. Il avait présenté ses excuses, supplié que l'on lui accorde les circonstances atténuantes, informé la composition pénale qu'il allait bientôt faire soixante jours de détention et qu'il trouvait gros comme «marteau pilon» reçu sur la tête, une tête qui se devait de ne jamais ignorer que le port d'arme est interdit.
Il faut signaler ici que ce trio d'immenses magistrats était ligoté par l'application de la loi et le casier vierge de Hichem. Ce dernier savait que si ses parents n'avaient pas couru à gauche et à droite, gesticulé, vociféré, c'est qu'il aura été bête car coupable de port d'arme blanche prohibée.
Et toutes les prières du «Fadjr» n'auront pas servi à ramener la relaxe espérée car il est tout aussi vrai que la relaxe est impossible à arracher. Et cela aussi, Hichem le savait.
C'est pourquoi le verdict revu à la baisse ne fera jamais oublier à ce jeune inculpé-détenu qu'on ne peut pas à son âge ignorer que sortir dans la Blanche, dans El Bahia, dans la Coquette, ou encore dans la ville des Roses armé d'un poignard est source d'ennuis et de gros ennuis.
Que cela se sache partout. La sonnette d'alarme avait été actionnée par le tribunal de Sidi M'hamed Alger où le mandat de dépôt est une... arme, pas blanche, ni à feu, mais une arme redoutable à tous ceux qui veulent bomber le torse pour une raison ou pour une autre.


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