Photo : Sahel Généralement, les jardins publics sont conçus pour que les gens de la ville puissent aller s'y reposer, bavarder, lire, prendre l'air et emmener les enfants se détendre et jouer. Or, tel n'est pas le cas aujourd'hui. Des jeunes collégiens et collégiennes, lycéens et lycéennes y viennent dans un autre but : celui de se retrouver dans un coin à l'abri des regards. C'est le constat unanime de la quasi-totalité des gens rencontrés sur ces lieux. A titre d'exemple le parc de la Liberté ou parc Charles de Galland : en haut de la rue Didouche Mourad (ex-rue Michelet) et en dessous du boulevard Krim Belkacem (ex-Télemly) se trouve ce charmant petit jardin. «Ils ne se contentent plus de se bécoter, ni d'avoir les mains baladeuses», réplique une vieille femme, une ancienne habituée du jardin, malheureusement plus maintenant. «Ce ne sont pas des romantiques, non, ceux-là ne cherchent pas un coin discret, un bois ou un endroit retiré, bien tranquille, ils veulent être vus», poursuivait son conjoint. Pour eux, «c'est irrespectueux et bestial de faire ça en public. Leurs parents ne leur ont peut-être pas appris qu'on ne faisait pas ça en public». Non, ces lieux sont devenus infréquentables, regrettent-ils pour, les enfants et les personnes âgées qui avaient l'habitude, jadis, de venir y tricoter, parler ou lire. Les coins verts de nos villes deviennent de vrais hôtels en plein air. C'est un spectacle gratuit. On va où par ces comportements hideux ? s'interrogeait une mamie en compagnie de son mari et de leur petit-fils. Pis, il y en a d'autres qui fréquentent ces lieux juste pour se droguer et prendre de l'alcool. Le parc Sofia en est le meilleur exemple. Ce jardin est déserté par les familles et les enfants pour faire place aux clochards et femmes aux mœurs légères. De prime abord, on est subjugué par le charme de ces lieux mais l'impression est de courte durée et on a vite fait de déchanter. Des personnes de tous âges s'adonnent à des beuveries et sous l'effet de l'alcool et des psychotropes viennent importuner les paisibles promeneurs. «La vie des citoyens est souvent menacée et exposée au danger, malgré le présence de agents de la Sûreté nationale sur les lieux», fait savoir Ami Abdelkader, gardien du parc. Des SDF, eux aussi, trouvent refuge et abri dans les jardins. Ce qui poussera les amoureux de ces espaces à avoir recours à d'autres sortes de détente, telles les randonnées dans la ville.