L'Algérie peine à placer ses produits agricoles sur les marchés extérieurs. Les exportations agricoles sont estimées à 35 millions de dollars en 2009. Elles sont dominées par les dattes ayant accusé une baisse à l'export. Dattes, truffes, graines de caroube, oignons et échalotes constituent l'essentiel des produits agricoles exportés en 2009. Les recettes engrangées ne dépassent guère les 12,7 millions de dollars pour les dattes, 12 millions de dollars pour les truffes et atteignent à peine 6 millions de dollars pour les graines de caroube et 4 millions de dollars pour les oignons. Selon des experts rencontrés hier lors d'un séminaire organisé par le programme Optimexport, en collaboration avec l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), cela est dû à plusieurs raisons. Entre autre, l'inadaptation des produits agricoles aux exigences du client étranger, notamment en termes de normes et de management. La confrontation des exportateurs au problème de transport, notamment l'absence d'un calendrier de rotation des navires. Les exportateurs se trouvent ainsi contraints d'effectuer leurs livraisons à partir du port d'Alger, engendrant ainsi des surcoûts et des avaries sur les produits. On relève aussi le fait que le port de Djendjen, dont la position géographique est stratégique, n'est malheureusement pas doté d'installations adéquates de conservation des produits agricoles «périssables». Cette infrastructure portuaire ainsi que les principaux ports et aéroports requièrent l'implantation d'un terminal fruitier à vocation régionale, aménagé d'une installation de froid adaptée. Néanmoins, les produits agricoles se prêtent bien à l'exportation parce qu'ils nécessitent le moins d'investissements complémentaires et le minimum de technologie importée. La forte demande nationale freine les exportations Jean-Jacques Rechenmann, expert Formatex en veille de l'information internationale, nous a expliqué hier les raisons qui freinent l'exportation des fruits et légumes. «Au niveau national, la demande locale est tellement importante que les opérateurs dans ce domaine préfèrent d'abord répondre à cette dernière, plutôt que de s'orienter vers l'exportation.» Selon le même interlocuteur, on constate l'absence de marque ou d'appellation d'origine. «Le label représente une garantie pour le produit algérien qui cherche à tout prix à se positionner sur le marché international», estime M. Rechenmann. L'Algérie doit mettre en avant l'élément différenciateur des produits du terroir à travers notamment l'adoption d'une indication géographique (IG) qui validerait et consacrerait leur authenticité. «Le label de tous les fruits et légumes doit être déposé», relève notre interlocuteur. Le deuxième gros problème que rencontre la filière est celui de la certification qui est demandé par le marché européen, notamment la norme HACCP.