Célébré chaque année, le mois du patrimoine est une tradition inscrite au programme culturel des festivités. Toutefois, cette consécration a-t-elle pour autant résolu les problèmes inhérents à ce secteur qui constitue la mémoire collective de tout un peuple ? Négligé et mis sous le boisseau, ce domaine sensible n'a pas été une préoccupation des pouvoirs publics. Ce n'est que depuis une décennie à peine que l'on a pris à tour de bras ce secteur moribond. Malgré le classement par l'Unesco en 1992 comme patrimoine mondial des sites de la Casbah d'Alger, Tipaza, Djemila, Timgad, la Kalâa des Beni Hammad, la pentapole de Ghardaïa et les ksour du Sud, le patrimoine archéologique et architectural continue de subir l'usure du temps et l'outrage des hommes. Il est regrettable que des monuments et vestiges de diverses époques se dégradent au vu et au su de tous. Il est vrai que certains ont connu une réhabilitation, restauration et rénovation comme la villa Abdeltif, le Bastion 23, la villa Mahieddine, Dar Aziza, etc., mais d'autres sont restés dans un état de délabrement total. Il est à indiquer qu'au niveau du cadre réglementaire pour une prise en charge convenable du patrimoine matériel et immatériel, les pouvoirs publics ont mis toute une batterie de textes qui posent les bases légales d'intervention du patrimoine et de mettre en cohérence notre législation avec le dispositif universel, ainsi que la promulgation des textes d'application de cette loi. Mais cet arsenal juridique a-t-il pour autant mis fin à l'état de délabrement de ce bâti historique ? La rénovation de la Casbah n'est pas achevée L'aspect pécuniaire n'est guère à négliger, d'autant que ces opérations de sauvegarde ont un coût faramineux. En témoigne la réhabilitation de la Casbah qui n'est pas encore achevée. La Casbah, quartier pittoresque qui a eu un plan de sauvegarde, a connu des opérations d'intervention en premier lieu sur les monuments, mosquées et demeures palatiales en second lieu, et l'on a privilégié de travailler îlot par îlot en raison de l'ampleur de la tâche et de la dégradation avancée du site malgré la perte de très nombreuses bâtisses. Mais à ce jour, beaucoup de maisons sont encore dans un état de délabrement. Signalons que le bâti réhabilité a permis à ces joyaux architecturaux qui sont la mémoire vivante de tout un peuple d'être sauvegardés. Toutefois une bonne partie s'est effondrée à cause du délabrement avancé. Le patrimoine matériel et immatériel suscite une attention particulière des pouvoirs publics dont la priorité est sa préservation et sa sauvegarde, quel qu'en soit le prix.