Les céréaliculteurs de Draâ El Mizan tirent la sonnette d'alarme. En effet, avec le mûrissement des céréales qui commence en ce mois de mai, les cultures risquent d'être ravagées par les meutes de sangliers qui prolifèrent dans toute la région ces derniers jours. Selon un agriculteur du village Boufhima, «on risque fort de voir le rendement baisser. Les sangliers sont devenus une vraie menace pour nos cultures. Actuellement, je veille jusqu'à minuit dans mes champs pour tenter de faire fuir ces bêtes sauvages. J'utilise des tambours ! Mais je ne crois pas que c'est une solution. Nous allons rédiger une demande accompagnée d'une pétition de tous les fellahs de la localité que nous déposerons auprès du P/APC et autres organismes concernés afin de venir à notre aide. L'organisation d'une campagne d'abattage de ces bêtes ravageuses est devenue inéluctable si nous voulons sauver la saison». Il faut mentionner au passage que le rendement s'est nettement amélioré ces dernières années en dépit du manque d'engrais. Les céréaliculteurs de Draâ El Mizan ont souffert énormément des retards enregistrés sur l'arrivage des engrais. La pénurie revient à la charge chaque année pour pénaliser plusieurs fellahs. Aucune solution ne se profile à l'horizon, malgré les doléances exprimées par les agriculteurs auprès des responsables concernés. Ils sont des dizaines à demander leurs quotas auprès des services de l'agriculture. Il y a lieu de signaler que depuis une dizaine d'années, la distribution des engrais a été interdite aux particuliers, elle a été mise sous contrôle des services de l'agriculture. Les causes sont d'ordre sécuritaire. Actuellement, pour bénéficier d'un quota d'engrais, il faut tout d'abord retirer une fiche signalétique au niveau de la chambre de l'agriculture, sise au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Ensuite, le fellah doit la déposer à la subdivision agricole de Draâ El Mizan accompagnée d'une demande qui doit être légalisée auprès des services de l'APC. Un vrai parcours du combattant que les fellahs doivent emprunter chaque début de saison de labour-semailles. Les agriculteurs tablent cette année sur un rendement très appréciable si bien sûr les conditions nécessaires pour la campagne moisson-battage sont réunies. Il faut mentionner que les fellahs sont des laissés-pour-compte et dans des cas délicats on leur demande d'obtenir des résultats en matière de rendement. L'Etat doit accorder via l'administration et ses organismes des facilités afin d'aller à l'autosuffisance en matière de céréales.