Après un premier report dû à une méconnaissance du règlement, le conseil syndical de la compagnie aérienne Tassili Airlines (TAL) tient son assemblée générale aujourd'hui au siège de l'entreprise à Alger. Directement concernée par le scandale qui touche «sa maison mère», la compagnie aérienne vit, selon le responsable de son conseil syndical, «une situation inquiétante». L'assemblée générale qui intervient dans ce contexte assez particulier où les comptes de la compagnie sont «épluchés» par les enquêteurs de l'IGF, compte mettre en avant les interrogations des travailleurs liés notamment à une gestion «douteuse» de cette filiale de Sonatrach ainsi que la lancinante question des salaires. Dans une déclaration au Temps d'Algérie, le secrétaire général du conseil syndical de l'entreprise et néanmoins sous-directeur de la trésorerie au sein de la compagnie, Abdelhakim Benammar, a tenu à préciser, contrairement à ce qui est rapporté par certains, que la tenue de l'assemblée générale n'a rien à voir avec la venue des enquêteurs de l'IGF qui eux ne font que leur boulot, selon M. Benammar qui rappelle qu'il est lui-même sous-directeur des finances et membre du conseil d'administration. «Ils sont les bienvenus», dit-il. Pour notre interlocuteur, ce qui intéresse le conseil syndical, relevant de la fédération des transports de l'UGTA, se sont les intérêts des travailleurs. C'est de notre droit d'informer les travailleurs sur la situation inquiétante de l'entreprise», dit-il. A une question sur la teneur des inquiétudes qu'il a évoquées, M. Benammar soulève les transgressions caractérisées par certains directeurs de la convention collective, de l'organigramme de l'entreprise pourtant adopté par le conseil d'administration et du règlement intérieur même. Certains sous-directeurs, révèle-t-il, transgressent même la charte véhicule qui stipule que seuls les directeur ont droit à un véhicule de service. Ces derniers utilisent les véhicules de service à des fins personnelles, selon lui. C'est cette forme de gestion on ne peut plus dérisoire qui a conduit, selon ses explications, à un recul net du chiffre d'affaires de l'entreprise, qui ne parvient plus aujourd'hui, malgré le fait qu'elle se soit dotée récemment de nouveaux appareils, à assurer le rôle qui lui revient, le transport du personnel pétrolier et parapétrolier. «Rien qu'en analysant le bénéfice de l'année 2009, on a l'impression qu'on est revenus 10 ans en arrière», commente-t-il, rappelant qu'une simple réparation d'un moteur coûte 500 000 dollars. Abordant le volet salaires, M. Benammar a affirmé qu'il a saisi le PDG de la compagnie à ce sujet, indiquant que l'augmentation des salaires des travailleurs dans le cadre des conventions de branche est de l'ordre de 20%. «Nous allons aussi soumettre ce dossier aujourd'hui même au conseil d'administration et il a intérêt à l'accorder», dit-il. Auquel cas ? «Ce n'est pas la peine que je vous fasse un dessin», dit-il ironiquement, affirmant toutefois que la fédération des transports de l'UGTA privilégie le dialogue et la concertation.