Les autorités publiques ont décidé de fermer les oueds et des tronçons d'oueds des 48 wilayas du pays à l'extraction notamment du sable et du gravier. Il s'agit d'un arrêté ministériel signé par le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, touchant les principaux oueds du pays se trouvant aujourd'hui menacés ou dans un état critique. En effet, le texte datant du 10 janvier 2010 fixe la liste des oueds et des tronçons d'oueds frappés d'interdiction d'extraction de matériaux alluvionnaires. Les matériaux alluvionnaires sont le sable, l'argile, les galets, le limon et le gravier. En 2009, un décret exécutif n° 09-376 du 16 novembre 2009 avait fixé les conditions d'interdiction d'extraction des matériaux alluvionnaires dans les lits d'oueds et tronçons d'oueds présentant un risque de dégradation ainsi que les modalités d'exploitation dans les sites autorisés. Ce texte fortement attendu intervient au moment où les oueds du pays sont complètement dégradés. Les exploitants, notamment les patrons de carrières, ont provoqué un véritable désastre écologique. Les oueds sont devenus également des dépotoirs d'ordures et de débris, présentant des risques environnementaux majeurs. Les eaux usées des communes algériennes sont déversées dans les oueds, y compris dans la wilaya d'Alger où les stations d'épuration sont inexistantes. Les oueds algériens sont complètement asséchés aujourd'hui, alors qu'autrefois, les populations algériennes pouvaient se baigner et pêcher (on peut citer oued Soummam à Béjaïa et oued Sebaou à Tizi Ouzou. La qualité de l'eau permettait également aux populations d'irriguer leurs terres et de satisfaire les besoins de leurs cheptels en eau. Le ministère des Ressources en eau a dressé une liste assez exhaustive dans le cadre de cet arrêté désignant les oueds interdits à l'exploitation. Il s'agit principalement des oueds de la capitale (Kerma et El-Harrach), de Béjaïa (Saket Sahel et Soummam), de Tizi Ouzou (Sébaou, Acif Ait Khellil, Sidi Khelifa…), de Blida (Saf-Saf, Sidi-Hamed, Chiffa). Les oueds se trouvant dans les wilaya de Sétif, Batna, Béchar, Tlemcen, Oran et Oum El Bouaghi sont également concernés par cette mesure d'interdiction. Les autorités publiques ont décidé cette fois de mettre un terme au phénomène d'exploitation des matériaux alluvionnaires, une exploitation générée surtout par l'urbanisation accélérée de la société algérienne qui a fait du pays l'un des plus grands importateurs du ciment et autres matériaux de construction. Les programmes publics de logements ont accentué les besoins, étant donné les retards connus durant les années 80 et 90 en matière d'habitation. La fermeture des oueds a été reportée plusieurs fois en raison de ces projets de construction.