La wilaya de Tizi Ouzou compte un nombre inestimable de zaouïas dont la construction date de plusieurs siècles. Certaines nécessitent des travaux de rénovation et d'entretien. En effet, il existe aujourd'hui pas moins de 18 zaouïas éparpillées à travers 12 daïras, dont certaines jouissent d'une réputation inestimable. Les plus connues sont notamment celle de Sidi Sahnoun dans la daïra de Mekla érigée par cheikh Sidi Sahnoun au 7e siècle de l'hégire, la zaouïa de Sidi Mansour à Timizrat dans la daïra de Aït Ouaguenoun, Akal Aberkane dans la daïra de Aït Douala, Sidi Boubeker dans celle de Tigzirt érigée au 7e siècle de l'hégire par le saint Sidi Boubeker, celle de Tifrit Naït El Hadj érigée par le saint Sidi Mohammed Ouali Oulhadj en l'an 805 de l'hégire. Dans la daïra de Bouzeguène, il existe d'importantes zaouïas comme celle de Sidi Amar Oulhadj qui porte le nom de son initiateur qui l'a créée en l'an 805 de l'hégire, celle de Sidi Ahmed Ben Idris, créée par Ahmed Ben Idris Elboudjai en l'an 720 de l'hégire. Azazga abrite pour sa part la zaouïa de Sidi Bahloul érigée par le cheikh Sidi Bahloul Al Ghobrini au 8e siècle de l'hégire. Du côté sud de la wilaya, on retrouve la zaouïa de Sidi Ali Ouyahia Beni Kouffi dans la daïra de Boghni construite par le cheikh Ali Ouyahia au 9e siècle de l'hégire, la zaouïa de cheikh Ameqran dans la commune de Souamaâ réalisée par le cheikh Si Ahmed Aoudiâ au 13e siècle de l'hégire, celle de Sidi Moussa dans la commune d'Iferhounen détruite durant la guerre de Libération nationale et qui n'a rouvert ses portes qu'en 1986. Il faut dire que cette institution a de tous temps été à l'avant-garde de la gestion des affaires sociales durant plusieurs siècles dans cette région caractérisée par son isolement. En plus d'être un lieu de culte et pratiquement le seul lieu où l'on dispensait un enseignement religieux pour les jeunes garçons privilégiés, parce que l'enseignement en ces temps-là était un véritable privilège dont ne jouissait qu'une infime minorité, cette institution a joué un rôle social prépondérant notamment dans les mariages, les divorces, l'héritage et surtout dans le règlement des conflits. Son rôle a été aussi celui de mener l'insurrection contre le colonisateur. D'illustres noms ont été d'ailleurs formés par cette institution respectée jusqu'à la vénération. Parmi ceux-ci, citons entre autres les plus connus qui sont cheikh Ahadad et Lala Fadhma N'soumer. Même si leur rôle a été minimisé ces dernières années, elles sont encore considérées comme des lieux saints et de pèlerinage au yeux des fidèles et même de simples citoyens qui leur vouent un immense respect, héritage de plusieurs générations. Dans le but de préserver ce pan de notre culture et identité, les zaouïas, ou timaâmerin comme on les appelle dans la région, viennent de bénéficier ces derniers temps de l'attention des pouvoirs publics qui ont octroyé une enveloppe financière de près de 6 milliards de centimes pour la rénovation et l'entretien de ce patrimoine vieux de plusieurs siècles. Il est attendu que les travaux soient entamés après le choix des bureaux d'études qui vont se charger des études techniques. D'autre part, la wilaya a bénéficié de la réalisation d'un centre culturel au niveau de la nouvelle ville de Tizi Ouzou à côté de plusieurs projets dans l'optique de ressortir la wilaya de sa léthargie culturelle.