Ziad Takieddine, présenté comme un intermédiaire dans la vente de sous-marins au Pakistan en 1994, ce dont il se défend, a riposté dimanche en dénonçant le rôle de l'ancien président Jacques Chirac et de ses proches dans les commissions sur les contrats d'armement. «J'accuse Jacques Chirac et Dominique de Villepin, à l'Elysée, et leurs ‘hommes', le diplomate Maurice Gourdault-Montagne et, notamment, un homme de l'ombre, Alexandre Djouhri, d'avoir par leurs agissements fait que la France passe aujourd'hui pour un des pays les plus corrompus au monde et ne vende plus rien à l'international», affirme l'homme d'affaires libanais dans un entretien au Journal du dimanche (JDD). Agé de 59 ans, Ziad Takieddine est présenté par plusieurs anciens responsables de la direction des constructions navales françaises (DCN) comme un intermédiaire imposé par le cabinet de l'ancien ministre de la Défense balladurien, François Léotard, peu de temps avant la conclusion de la vente au Pakistan de sous-marins Agosta en 1994. Onze Français travaillant à la construction de ces sous-marins ont été tués dans un attentat à Karachi en mai 2002. Entendu le 15 avril par le juge antiterroriste enquêtant sur cet attentat, Ziad Takieddine soutient n'avoir «rien eu à voir» avec le contrat des sous-marins. Il a, depuis, attaqué en justice plusieurs médias le présentant comme un intermédiaire et soutenu dans la presse être victime d'une «tentative de diversion» des chiraquiens.