La Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) réclame une revalorisation des pensions qui permettra de stopper la détérioration du pouvoir d'achat de plus de 1,8 million de retraités que compte le pays. S'exprimant hier à Alger en marge des travaux du 5e congrès de la FNTR qui se poursuivra aujourd'hui, Smaïl Allaouchiche, secrétaire général de la Fédération, a indiqué que «le Conseil d'administration de la Caisse nationale de retraite, où la FNTR est représentée, a proposé une revalorisation de 12% pour les pensions de retraites d'avant 1996 et 5% pour les pensions d'après 1996». La même proposition a été faite l'an dernier, mais le ministre a décidé une revalorisation à un seul taux de 5%, «de loin inférieure à la compensation du taux d'inflation qui sévit en Algérie». Pour 2010, la fédération maintient sa revendication relative à l'application du principe du cœfficient d'actualisation des salaires à tous les retraités sans exclusive. Le taux de la revalorisation annuelle, a indiqué Allaouchiche, doit être décidé en prenant en considération la hausse de l'inflation. Par ailleurs, un barème spécifique pour le calcul de l'impôt sur le revenu général (IRG) pour les pensions des retraites et des salaires des handicapés sera introduit dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2010, a-t-il annoncé. M. Allaouchiche a ainsi rassuré les 20 000 retraités qui n'ont pas bénéficié de la revalorisation de 2009 afin de ne pas appliquer le barème actuel de l'IRG qui prévoit une exemption pour les pensions inférieures à 20 000 DA. Ces retraités bénéficieront de la majoration de 2009 qui était de 5% avec effet rétroactif. La FNTR réclame aussi «l'application à tous les retraités sortis avant août 1996 du cœfficient d'actualisation des salaires prévu par l'article 43 de la loi 83-12 relative à la retraite, successivement modifié en 1996 et 1999». M. Allaouchiche a réitéré, par ailleurs, son appel à l'Etat pour la restitution de 400 milliards DA utilisés pour assurer «le départ de 400 000 travailleurs à la retraite proportionnelle». «C'est la pérennité du régime des retraites qui est mis en cause», a-t-il prévenu, malgré la création d'un fonds de réserves, qui cumule actuellement 100 milliards DA mais qui doit être réservé aux générations futures. La Fntr revendique aussi le relèvement du montant minimum de la pension à 100% du Snmg comme c'était le cas avant qu'il ne soit ramené à 75%. Des injustices à corriger Parmi les autres revendications des retraités, figure l'urgence d'augmenter les pensions inférieures à 10 000 DA. Bien qu'elle ait été décidée par le président de la République, il y a deux ans, 300 000 retraités continuent de percevoir une pension inférieure à 10 000 DA. Les retraités veulent aussi que justice leur soit rendue, notamment pour les ex-travailleurs des entreprises dissoutes. Victimes d'une conjoncture économique défavorable, certains travailleurs partis à la retraite avant d'atteindre 60 ans touchent des pensions qui ne dépassent pas 6000 DA dans certains cas bien qu'ils cumulent 30 ans de service, par exemple, alors que d'autres retraités partis à la retraite à l'âge de 60 ans sans cumuler les 32 ans de service bénéficient d'une retraite complète qui est de 15 125 DA. «Cette situation doit être corrigée», ont réclamé plusieurs retraités participants au congrès. Ils ont expliqué à la presse que près de 50% des retraités sont concernés par ce problème que devra prendre en charge le ministère du Travail dans les meilleurs délais. Sidi Saïd favorise le dialogue social Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Sidi Saïd, a de son côté exprimé le soutien du secrétariat national aux retraités en ce qui concerne leurs revendications. Favorisant le dialogue social avec les pouvoirs publics, il a affirmé que «grâce au concept du dialogue, nous avons réussi à gagner des acquis sociaux pour les travailleurs». Dans ce sens, l'UGTA a réussi à décrocher une hausse de 45% en termes de régime indemnitaire pour 580 000 travailleurs des corps communs et à décrocher une augmentation de 25% des salaires et de 20% en termes de régimes indemnitaires pour les 20 conventions de branches signées.