A l'occasion de la parution du dernier roman de Yasmina Khadra, L'Olympe des infortunes, édité par les éditions Media Plus, l'écrivain, de son vrai nom Mohamed Moulesshoul, a rencontré pour la première fois son public constantinois au théâtre régional de Constantine qui était archicomble. «Constantine est une ville qui m'a toujours fait fantasmer», a-t-il déclaré en entamant sa conférence. Il a retracé son parcours et celui de toute sa tribu du Kenadsa où la poésie était le point fort de sa famille. «Je voulais raconter mon histoire pour que les autres ne la déforment pas.» Ainsi le fils des Kenadsa décrira son enfance, sa jeunesse, en s'arrêtant à chaque fois devant des dates déterminantes de sa vie, comme en 1964 lorsqu'il est entré à l'école des cadets. En 1988, quand il a eu le premier prix destiné aux amateurs de littérature. Le romancier est revenu sur le premier attentat terroriste perpétré devant lui. Il a également parlé de son choix pour la littérature en 2001 et son divorce avec sa carrière militaire. «Ma première nouvelle, je l'ai écrite à 11 ans Le petit Mohamed, inspiré du conte le Petit Poucet, et à 17 ans, j'ai écrit mon premier recueil de nouvelles», a-t-il dit. Yasmina Khadra s'est ensuite livré à ses fans en répondant à toutes leurs questions. Des polars lus dans 40 pays Durant deux heures, il s'est livré avec enthousiasme, modestie et pudeur au jeu des questions-réponses, sans pour autant saisir l'occasion pour répondre à ses détracteurs. Interrogé sur sa manière d'écrire et la facilité avec laquelle il arrive à décrire des endroits et à voyager dans le virtuel sans se déplacer, le romancier a estimé qu'il jouissait d'un don qui lui permettait d'avoir une richesse dans ses idées, ceci pour répondre à la polémique qu'a suscitée son dernier ouvrage, L'Olympe des infortunes. «Il y a eu pas mal de polémique sur le Net, et l'internet est devenu une sorte de dépotoir où on déverse son fiel sur mes œuvres», a-t-il déploré au sujet d'un prétendu plagiat dont serait entachée sa dernière œuvre. Quant à l'art d'écrire, il considère que «l'écriture littéraire n'est pas une question de chance, mais le fruit du travail, du courage et de la persévérance». Répondant à une question relative aux dernières accusations de Rachid Boudjedra, qui l'a traité à Constantine même d'«écrivain mineur et auteur de polars», Yasmina Khadra, avec un calme exemplaire, répondra : «Je suis fier de mes polars qui se traduisent dans 40 pays du monde.»