Une drôle d'affaire a été traitée par Hadj Barik, le juge constamment serein à l'audience, surtout lorsque l'excitation est reine. Examinant le cas d'une agression avec violences à l'aide d'un... rétroviseur, le président a su séparer le délit des propos des uns et des autres. Il s'agit d'un délinquant stoppé par un policier pour une vérification de l'identité du conducteur et des documents de la voiture. Le conducteur panique et s'enfuit, touchant à l'aide du rétroviseur la main du policier dont les collègues font une victime de tentative de meurtre. La chambre d'accusation calme tout ce beau monde et s'arrête au délit prévu et puni par l'article 148 du code pénal. Le reste sera excellemment géré par le tribunal qui a bien compris l'avocat de l'inculpé ! Un inculpé qui a dû rigoler. Maître Mohamed Fara avait une envie folle d'éclater à l'audience de Hadj Rabah Barik, le juge de Koléa (cour de Blida), à la suite d'une course contre la montre à propos du dossier d'agression avec violence à l'aide d'un rétroviseur, fait prévu et puni par l'article 148 du code pénal. Les faits qui s'étaient déroulés à Douaouda avaient vu Salah S., un délinquant notoire, être prié de remettre ses papiers au niveau du barrage de police banal et routinier. Au lieu d'obtempérer, Salah S. fit ronfler le moteur et démarra sur les chapeaux de roues touchant au passage la main d'un policier en faction. Triste mais inévitable incident. Cela suffit pour que les collègues de l'agent dressent un procès-verbal de tentative de meurtre. Tout le tribunal de Koléa marchera avec l'accusation. L'avocat va plus haut... Au niveau de la chambre d'accusation, Aïssa Mime et les siens ne l'entendent pas de cette oreille. L'accusation tombe. L'inculpation retenue est l'agression avec violence à l'aide d'un rétroviseur. Au tribunal, Fara en voulait terriblement aux magistrats qui ont voulu dépasser le délit et aller au crime, il gigote longtemps, poussant Samir Hamel, le procureur, à réagir. Il va protester énergiquement contre les sous-entendus de l'avocat qui jubilait pour ce qui venait d'arriver au représentant du ministère public. Calmement, le juge écoutera tout le monde. Le parquet réclame une peine de prison ferme de six mois, le président décidera la prison certes mais la peine est assortie de sursis. L'inculpé s'en est bien tiré. L'avocat en sourit encore. Seul, souverain, Barik continuera son audience tard dans la nuit noire de ce printemps annonciateur de belles vacances d'été pour tout le monde, sauf les condamnés aux lourdes peines.