Entre engouement et scepticisme à Bab El Oued s'est tenue l'inauguration d'un mémorial nommé «Fontaine de l'espérance». Mohamed Kébir Addou, wali d'Alger et Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, étaient présents, consolidant ainsi les liens d'amitié franco-algériens. Les deux hommes se sont dit ravis de cette nouvelle collaboration, espérant marquer le début d'une longue série de projets communs. M. Gaudin a parlé d'une éventuelle rencontre footballistique entre l'équipe de l'Olympique de Marseille et le Mouloudia d'Alger qui s'inscrirait dans les perspectives communes futures. Cependant, les habitants de Bab El Oued n'ont pas tous perçu le même message. Quand les plus jeunes voient en cette fontaine un nouvel espace de baignade et de loisirs, les plus anciens regrettent les bancs qui bordaient l'ancien jardin. Ils remarquent avec dépit l'investissement «inutile» et «inapproprié» accordé à ce mémorial. En effet, beaucoup d'entre eux estiment que ce n'est pas une priorité. D'autre part, les habitants restent sceptiques concernant la symbolique de l'arbre surplombant la Fontaine. Il règne un réel amalgame entre la valeur politique et le sens religieux de cette donation. Pour certains, il représente le Gharqad, arbre derrière lequel, selon l'islam, les juifs ne seraient pas dénoncés lors de la guerre finale. Pourtant, vu de près, son esthétique est plutôt semblable à celle d'un olivier, symbole de paix.