Les syndicats autonomes de l'éducation nationale ont estimé à l'unanimité que les sujets du baccalauréat des différentes branches ont été abordables et d'un niveau moyen. Et même s'ils attestent que les sujets ne concernaient que le programme dispensé durant l'année scolaire, ils sont toutefois préoccupés par le phénomène de la triche qui s'est généralisé dans toutes les wilayas. Meziane Mériane, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), a estimé que le niveau des sujets était moyen et basés uniquement sur le programme des premier et deuxième trimestres. Il prévoit ainsi un taux de réussite de 50%. Il relève dans un autre contexte qu'un grand effort a été consenti par les directions de l'éducation pour éviter de tomber dans les erreurs enregistrées dans le passé. «Contrairement aux années précédentes, il y a eu moins d'erreurs sur les sujets du baccalauréat», ajoutant que les critiques formulées par les syndicats ont servi et incité la tutelle à mettre en place une commission chargée du suivi, de l'élaboration et de la correction des sujets. Par ailleurs, M. Meriane a tenu à dénoncer la généralisation de la tricherie au niveau des établissements scolaires répartis sur toutes les wilayas. «Les candidats au bac arrivent à tricher à l'extérieur des classes. La méthode la plus prisée est la demande de se rendre aux sanitaires, lieu où les candidats peuvent utiliser leur portable à l'aise.» A cet effet, il recommande d'interdire carrément les sorties de classe, sauf cas extrême. Meziane Mériane pense que la meilleure méthode pour lutter contre la fraude dans les examens de fin d'année est la sensibilisation des élèves eux-mêmes, en leur inculquant la valeur du travail. «L'Algérie a besoin de cette philosophie pour la réhabilitation du travail.» Il a regretté également l'augmentation du nombre d'élèves dans les classes d'examen à 25 qui a, selon lui, créé un «cafouillage dans les salles exiguës» où des dépassements ont été enregistrés. Achour Idir, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), a dénoncé également la fraude qui prend de l'ampleur dans tous les établissements scolaires. Selon lui, les «tricheurs» profèrent même des menaces à l'encontre des surveillants, souvent terrifiés. Il ajoute que la plupart de ces derniers évitent d'expulser les candidats incorrects de peur de faire l'objet d'agression à l'extérieur des lycées. Quant aux prévisions du taux de réussite, il prévoit entre 55 à 60% d'admis. «Les sujets sont basés sur les premier et deuxième semestres, ce qui prouve que le programme n'a été réalisé qu'à hauteur de 60%, contrairement à ce qui a été avancé par le ministre de tutelle», explique notre intervenant qui reconnaît que l'année scolaire a été perturbée et que les nouveaux bacheliers ont dû faire des efforts considérables pour rattraper le retard enregistré sur le programme scolaire.