En l'absence de spectacle sur le terrain, le sujet de discussion principal de la Coupe du monde sud-africaine tourne autour du controversé vuvuzela, trompette dont le bourdonnement assourdissant couvre tous les matches. Certains rêvent de l'interdire, mais cet objet désormais culte n'a pas dit son dernier mot et pourrait envahir l'Europe après le Mondial. Vuvuzela. Ces quatre syllabes sont devenues en quelques jours le cauchemar de tous : chaînes de télé, supporters, commentateurs, joueurs, téléspectateurs, tout le monde semble habité d'une haine commune pour cet instrument local qui fait grimper les décibels à plus de 120 dans les stades de la Coupe du monde. A peu près au niveau d'une tronçonneuse... Il est vrai que ce bruit continu et pas franchement mélodieux a de quoi agacer. Sur le terrain, les joueurs peinent à communiquer ou à entendre les coups de sifflet de l'arbitre. En tribune, on ne distingue plus rien : étouffés, les chants anglais, argentins ou les «Allez les Bleus» des rares supporters français. Le vuvuzela, c'est un peu «one nation, one sound», une nation, un son. Quel que soit le match, la région d'Afrique du Sud où il se déroule, ce qu'il se passe sur le terrain : la bande son est toujours la même... A en croire les médias, le monde serait unanimement contre le vuvuzela, voire même pour son bannissement pur et simple de la Coupe du monde. Une option envisagée un bref instant par la FIFA, qui a depuis fait volte-face (Afrique, coutumes, respect, tu vois) et promis qu'on fabriquerait désormais des vuvuzelas moins bruyants. Des vuvuzelas light, quoi. Pas sûr que ça enchante les Sud-Afs... «Les vuvuzelas vont rester ici et ne seront jamais interdits», a déclaré Rich Mkhondo, porte-parole du comité d'organisation local. «Les gens adorent les vuvuzelas partout dans le monde. Seule une minorité est contre.» La revanche du vuvuzela Bref, il va donc falloir s'habituer à ces fameuses trompettes et ronger son frein. Seulement jusqu'à la fin du Mondial ? C'est ce que beaucoup espèrent. Mais certains signes avant-coureurs indiquent que le vacarme pourrait s'exporter en Europe et se prolonger après la finale du 11 juillet. Un peu comme une épidémie ramenée par des touristes... «Il y a de bonnes chances qu'ils terminent dans nos stades parce que les gens vont les ramener de la Coupe du monde», explique prosaïquement la Ligue anglaise, interrogée par le Guardian. Les fans anglais ont en effet succombé massivement au vuvuzela. Avant le match de l'équipe nationale face aux Etats-Unis (1-1), 22 000 vuvuzelas rouges auraient été vendus dans les supermarchés Sainsbury dans les 12 heures précédant la rencontre. Soit un toutes les deux secondes. Autant de diableries qui rentreront sur le nouveau continent avec leur propriétaire dans quelques jours ou semaines. Le cauchemar ne fait peut-être que commencer...