Le ministre de la santé et de la réforme hospitalière, Djamel Ould Abbas, a réitéré hier sa disponibilité à ouvrir un dialogue serein avec tous les syndicats de la santé, refusant de facto d'être taxé de corporatiste. Répondant à l'issue de son intervention lors du forum d'El Moudjahid qui portait sur la mortalité infantile, à une question sur la prise en charge des doléances des praticiens de la santé publique, M. Ould Abbas déclarera d'emblée, sans toutefois préciser la date à laquelle il rencontrera les syndicats, que c'est pour «très bientôt». Se voulant rassurant, le premier responsable du secteur de la santé affirme qu'il est venu pour «jouer la carte de l'apaisement». «C'est à partir du dialogue qu'on trouve des solutions», déclare-t-il par ailleurs, ajoutant qu'il défendra la dignité des médecins – sous-payés, c'était son aveu – auxquels il accordera tous les droits dans le cadre de la loi. La volonté politique de régler tous les problèmes du secteur qui vient de bénéficier d'une enveloppe budgétaire conséquente (619 milliards de dinars) à la faveur du plan quinquennal, existe selon lui, pour peu que les efforts soient conjugués. «La volonté politique existe, les moyens matériels et la ressource humaine aussi, il faudra alors fédérer toutes les énergies», explique Ould Abbas avant de répondre à ceux qui le taxent de corporatisme (les psychologues, ndlr) : «Je gère un secteur sensible, je ne fais pas dans le corporatisme ; mon objectif est de mobiliser toutes les énergies pour faire avancer le secteur». Dans un autre registre, M. Ould Abbas, qui a sévèrement critiqué le laisser-aller constaté dans certains services des urgences, s'est élevé contre le «nomadisme et la transhumance» que subissent les patients transférés d'un hôpital à un autre, réitérant sa promesse d'équiper les UMC (urgences médico-chirurgicales) de matériel standard pour la prise en charge des patients. Il évoquera dans le même registre la nécessité d'«humaniser l'accueil des patients» au niveau des hôpitaux, bénéfique à bien des égards pour les malades qui se sentiront soulagés. Il n'omettra pas également de rappeler l'affectation incessante des spécialistes nouvellement diplômés selon les besoins de chaque région.