Si les récentes déclarations du ministre de la Santé, de la population et de la Réforme hospitalière enregistrent une certaine satisfaction du côté des praticiens qui ont «pris acte de sa bonne volonté», les psychologues, quant à eux, ne l'entendent pas de cette oreille et accusent d'emblée le nouveau locataire d'El Madania de faire dans le «corporatisme». Les assurances du ministre de la Santé, Djamel Ould Abbas, quant à la relance du dialogue, ne s'adressent au fait, selon Khaled Keddad, président du Syndicat national des psychologues (Snapsy), qu'aux seuls praticiens. En effet, M. Keddad s'est dit «très déçu» des déclarations d'Ould Abbas auquel, révèle-t-il, les psychologues ont adressé deux demandes d'audience qui sont restées jusque-là lettres mortes. «Le secteur de la santé n'est pas uniquement constitué de praticiens généralistes et spécialistes», fait remarquer M. Keddad, avant de s'attaquer frontalement au nouveau ministre Djamel Ould Abbas qu'il accuse de faire dans le «corporatisme». Il rappelle qu'un dialogue a déjà été lancé depuis janvier mais, fait-il remarquer, les autres fonctionnaires de la santé bénéficient de «mesures transitoires d'intégration», contrairement aux psychologues. La quasi-totalité des psychologues est en effet classée à la catégorie 12. Le représentant des psychologues regrette par ailleurs que les négociations sur le statut particulier et le régime indemnitaire des psychologues entamées avec l'ex-ministre de la Santé, Saïd Barkat, tardent à aboutir sur du concret et souhaite que M. Ould Abbas poursuive dans la même voie. «Des pas ont été franchis avec le ministre sortant. Nous espérons que l'actuel ministre fasse de même pour aboutir à des résultats concrets», explique-t-il. Il estimera cependant que même si le ministère de tutelle est responsable à bien des égards, la direction générale de la Fonction publique ainsi que les services du Premier ministère sont partie prenante dans le conflit. «La prise de décision quant aux revendications salariales incombe aussi à la Fonction publique et au Premier ministre», dit-il, rappelant que les psychologues sont ouverts au dialogue «serein et responsable». Il n'omettra pas de menacer de renouer avec la protestation au cas où les revendications fort nombreuses des psychologues ne sont pas prises en compte. «Un dernier recours», précise-t-il.