Coup de tonnerre sur l'Afrique du Sud ! Grande favorite de la Coupe du monde avec le Brésil, l'Espagne est tombée devant la Suisse (0-1) dès son entrée en lice dans le tournoi. Un but du Stéphanois Gelson Fernandes en début de seconde période a suffi pour faire plier le champion d'Europe et faire mentir toutes les statistiques. Oui, l'Espagne pouvait perdre malgré ses 25 succès sur les 26 derniers matches. Oui, la Nati pouvait battre une Roja qui ne lui avait jamais réussi dans son histoire (15 défaites et 3 nuls en 18 confrontations). Oui, les Espagnols pouvaient laisser filer des points au premier tour, ce qui ne leur était plus arrivé depuis 1998. La formation helvète a déjoué tous les pronostics pour s'installer en tête du groupe H en compagnie du Chili, vainqueur un peu plus tôt du Honduras (1-0). L'Espagne, dont on attendait un carton plein avec son formidable potentiel offensif, se retrouve contre toute attente en difficulté d'entrée de tournoi. Sur l'ensemble du match, Vicente del Bosque n'a cependant pas grand-chose à reprocher à ses joueurs, sinon leur manque de réalisme et un manque de vigilance sur l'un des rares contres de la Nati. Dominer n'est pas gagner, et l'Espagne l'a appris à ses dépens après avoir campé dans la moitié de terrain suisse durant la quasi-totalité du match. Mais elle s'est heurtée à une défense suisse très solide dans le sillage d'un Stéphane Grichting héroïque et d'un gardien, Diego Benaglio, impérial dans le but helvète. Le portier de Wolfsburg a écœuré les attaquants de la Roja, notamment face à Piqué (24'), Villa (58') ou Navas (72'). Et quand il n'était pas là pour sauver la Suisse, c'est sa barre qui venait à la rescousse sur une frappe terrible de Xabi Alonso (70'). Del Bosque pourra regretter de ne pas avoir débuté la rencontre avec deux attaquants, laissant David Villa seul en pointe au coup d'envoi. Les entrées conjuguées de Fernando Torres et Jesus Navas à l'heure de jeu n'ont pas suffi pour percer le mur dressé par les hommes d'Ottmar Hitzfeld dans la dernière demi-heure. Le plan de jeu du technicien allemand s'est révélé particulièrement efficace : bétonner derrière et attendre le contre fatal pour crucifier le champion d'Europe. Cela aurait pu marcher en première période, mais le coup franc obtenu par N'Kufo et tiré par Huggel trouvait Casillas (26'). Cela a finalement payé sur un contre orchestré par Gelson. Lancé en profondeur, Derdiyok contournait Casillas avant de buter sur Piqué, mais le Stépahnois avait bien suivi pour ouvrir la marque (1-0, 52'). La Nati aurait même pu doubler la mise si le même Derdiyok n'avait pas trouvé le poteau après avoir enrhumé la défense espagnole sur un joli une-deux avec N'Kufo (74'). L'attaquant du Bayer Leverkusen a assuré un très bel intérim en l'absence du capitaine Alexander Frei, touché à une cheville. Il a contribué à l'exploit suisse, qui restera le moment le plus fort de cette première semaine de Mondial. Pour l'Espagne, la compétition commence comme personne ne pouvait l'imaginer. La Roja aura une pression terrible au moment de défier le Honduras, lundi.