Les travailleurs du Djazaïr Port World (DPW) ont suspendu leur mouvement de grève initialement prévu pour aujourd'hui. L'administration de l'entreprise, issue d'une joint-venture entre l'entreprise du port d'Alger (Epal) et le groupe émirati Dubaï Ports World, a en effet appelé les représentants syndicaux à une réunion pour le même jour (aujourd'hui, ndlr) en vue d'entamer les négociations, notamment sur la convention collective. Selon Amine Bouziane, représentant syndical, le préavis de grève adressé aux responsables de la société a pris fin hier. «Nous devions entamer notre débrayage à partir d'aujourd'hui mais comme l'administration nous invite à une réunion, nous avons décidé de suspendre momentanément notre mouvement», révèle notre interlocuteur qui affirme que la réunion portera essentiellement sur la convention collective dont les travailleurs exigent la signature immédiate. «À Sogeports nous disposions de conventions collectives», précise notre interlocuteur qui dénonce les agissements de l'administration de DPW «qui exploite les travailleurs» envers lesquels elle affiche un mépris en ne reconnaissant même pas leurs revendications légitimes. «Nous travaillons 48 heures par semaine, ce qui est contraire à la législation algérienne», dira encore M. Bouziane qui n'hésite pas à dénoncer «l'entreprise qui n'est venue ici que pour prendre de l'argent». Les travailleurs se plaignent selon lui des conditions de travail draconiennes dans lesquelles ils évoluent, tout comme les transitaires «qui vivent une situation catastrophique». Il précise : «Nous ne bénéficions même pas d'une journée hebdomadaire de repos. Pire encore, on n'a jamais pris de journées de récupération les jours de fête travaillés». «Nous avons saisi l'inspection du travail à cet effet», ajoute encore notre source qui estime que la signature d'une convention collective permettra de régler pas mal de problèmes. «Comment se fait-il qu'une entreprise étrangère présente en Algérie depuis une année et demie ne dispose pas de convention collective ?» s'interroge M. Bouziane qui promet le gel des activités portuaires dans le cas où DPW fuit ses responsabilités.