Les autorités algériennes étudient la levée de l'interdiction du transit routier, mesure appliquée depuis 15 ans, et ce, à la demande de la Chambre algérienne de Commerce et d'Industrie (CACI). C'est ce qu'a confié hier à Alger Saâdane Kadri, directeur des relations internationales à la CACI. C'est en marge de la rencontre, organisée par la Chambre algéro-allemande de Commerce et d'Industrie (AHK), partenaire de l'Agence algérienne des exportations (Algex), sur la promotion des exportations algériennes dans les pays de l'Union européenne (UE) et notamment en Allemagne, que M. Kadri a précisé que «le dossier est à l'étude», en argumentant par le fait que «la situation a évolué et que le problème d'insécurité ne se pose plus, d'autant que l'Algérie est liée par un Accord d'association avec l'Union européenne (UE) et la Zone arabe de libre- échange (Zale) et l'ouverture du marché». Il expliquera qu'«il existe une organisation internationale IRU (International Road Transport Union) qui permet à chaque pays qui adhère de créer une association de transporteurs routiers ou d'un autre organisme, comme par exemple la Chambre de commerce». Dans ce sens, le carnet TIR (Transport international routier) est en discussion car les mesures de transit routier interdites depuis 1994. Il se trouve que l'Algérie n'est pas dans ce système, a-t-il noté, en ajoutant qu'il n'existe pas d'association de transporteurs routiers en mesure de prendre en charge cette mission. La seule association existante est l'UNAT (Union nationale algérienne des transporteurs), mais «elle n'a pas la capacité de prendre en charge les aspects relatifs au cautionnement pour sécuriser le système». Il recommande dans ce sens qu'«un organisme, à savoir la CACI, gère ces aspects pour éviter les dérapages». S'agissant du carnet ATA (Admission temporaire), c'est un passeport des marchandises. Il permet le passage en douane et est mis à la disposition des entreprises par les chambres de commerce et d'industrie qui le visent aussi. Il est valable dans les 67 pays signataires des conventions douanières internationales, dont l'Algérie : celles de Bruxelles et d'Istanbul. Ce carnet est délivré pour un simple aller-retour de marchandise pour la prospection de marchés ou la participation aux foires sans paiement des droits de douanes. De son côté, Mohamed Benini, DG de Algex, a indiqué que «le chemin vers l'exportation hors hydrocarbures est long et difficile». C'est pourquoi «le dispositif de soutien à l'exportation sera revu et renforcé, notamment en matière fiscale et douanière, ainsi que le fonds spécial pour la promotion de l'exportation (FSPE)». Pour sa part, le DG de l'AHK, Andreas Hergenrther, a déploré que «les entreprises algériennes sont quasiment inconnues à l'étranger car les institutions publiques ne jouent pas leur rôle», en ajoutant que la sous-traitance est quasiment inexistante» pour parler d'exportation alors que «le potentiel existe» notamment dans les produits agricole bio dont la mise à niveau est proposée par les allemands.