L'introduction du passeport biométrique en Algérie, même après l'allègement apporté au dossier, continue de susciter un climat de confusion auprès des demandeurs. Outre la lourdeur de la procédure administrative pour son obtention, ils ne savent plus quels sont les formulaires exacts à fournir, ni la durée pour l'obtention de leur document «préféré». Bien que l'information concernant l'allègement du dossier du passeport et de la carte biométriques a été rendue publique, les agents des daïras continuent à exiger des demandeurs les 12 documents administratifs à fournir, particulièrement en dehors de la capitale. Le formulaire administratif devant être rempli par les demandeurs de passeport et qui devait être réduit à sa plus simple expression n'a cependant pas été modifié. Et avec ces changements successifs, les Algériens se sentent perdus. Leila, jeune enseignante, estime que rien n'est encore clair : «la confusion règne et même les agents de la daïra ne renseignent pas clairement», déclare-t-elle. Elle explique : «Jai constitué le dossier exigé des douze pièces et avant de le déposer, il y a eu l'allègement opéré par rapport au dossier à fournir. Bon pour moi, mais ce n'était pas encore fini puisque concernant le formulaire, je n'étais pas encore fixée. Et quand j'ai appelé la daïra pour plus de détails concernant le formulaire et la date de mon rendez-vous, je suis restée stupéfaite. Pour le premier document, il fallait encore rappeler les services de la daïra. Quant à la date de dépôt (août), je n'en croyais pas mes oreilles», ajoute-t-elle. Pour Ali, la nouvelle procédure introduite pour l'obtention du passeport biométrique est lourde et compliquée : «J'estime que l'acte de naissance 12 S est une hérésie et une perte de temps. Le formulaire à remplir est, quant à lui «dissuasif», affirme-t-il. «Trop de détails que je trouve inutiles et qui t'oblige à consulter d'anciens documents classés dans les archives. Alors, on nous demande de trouver des noms de camarades avec lesquels nous avons fait nos études, ceux avec lesquels nous avons passé le service national. Vous imaginez un peu ? J'ai cinquante ans, il faudrait avoir une bien bonne mémoire.» Il conclut : «C'est très dissuasif et le rendez-vous est toujours fixé à une date lointaine. Alors, il faut dire adieu aux projets de vacances. Le congé doit être consacré cette année aux démarches biométriques». Il y a lieu de rappeler que le dossier pour l'obtention du passeport biométrique a été allégé, passant de 12 à 5 documents administratifs. Le formulaire administratif a été également réduit à sa plus simple expression, c'est-à-dire qu'il n'y aura plus de garant d'école, de l'armée, de collègue de travail ou de répondant. Le nouveau ministre de l'Intérieur Ould Kablia avait même précisé que «ce formulaire va être réduit comme l'était l'ancienne fiche verte pour l'obtention du passeport international traditionnel.» Alors, pourquoi n'y a-t-il pas eu de rectificatifs au niveau des daïras à l'échelle nationale ?