Le problème de manque d'eau dans l'ensemble des 43 villages que compte la commune d'Iflissen, au nord de la wilaya, ne date pas d'aujourd'hui. Il est même chronique. L'exemple du village Iguer n'Sar en est le plus édifiant. C'est un cas qui mérite d'être signalé. Ce petit village, perché sur une magnifique colline dominant la grande bleue, n'a bénéficié d'aucune goutte d'eau depuis l'indépendance de notre pays à ce jour. D'attente las et après de multiples démarches entreprises auprès des autorités locales, les habitants d'Iguer n'Sar, qui nous ont interpellé à ce sujet, ont fini par baisser les bras. Ils espèrent cependant que leur appel de détresse trouvera un écho favorable auprès des responsables de l'ADE. «Le manque d'eau nous rend la vie infernale, surtout en été. Nous réclamons de l'eau et c'est notre droit. Je parie que Iguer n'sar est le seul village qui n'ait bénéficié d'aucune goutte d'eau dans toute la wilaya de Tizi Ouzou. Pourquoi toute cette marginalisation ?», fulmine Kamel, un habitant du village en question. En effet, si en hiver ils s'approvisionnent grâce à un captage d'une source en haut du village et aux eaux de pluie, en été c'est la soif torride qui s'installe. Même la nappe phréatique de cette région est des plus insignifiantes, avons-nous appris. Les citoyens procèdent donc à l'achat de l'eau, 800 dinars la citerne de 1500 litres, durant plus de quatre mois de l'année. Pour le réseau de la conduite Aep, installé depuis plus de 20 ans maintenant, il n'a jamais fonctionné. Gagné par l'érosion, il n'est plus exploitable. Les villageois l'ont d'ailleurs ajouté au patrimoine archéologique du village. Par ailleurs, ce n'est pas seulement l'eau qui manque à Iguer n'sar. Le village est dépourvu de plusieurs autres commodités. Heureusement que la solidarité reste toujours cultivée. Ce sont les citoyens réunis dans un comité de village «Tajmaât», qui prennent en charge leurs propres problèmes. Le désherbage, l'entretien des pistes …, sont des activités qu'organisent périodiquement les villageois qui, à chaque fois, mettent la main à la poche.