L'APN reprendra demain ses travaux lors d'une séance plénière qui sera consacrée au vote de trois projets de loi soumis à débat dernièrement et liés à l'exploitation des terres agricoles, aux pratiques commerciales et à la concurrence. Ces retrouvailles des élus du peuple seront les dernières en date avant la séance la clôture de la session de printemps prévue le 22 de ce mois et au terme desquelles les députés peuvent prétendre à… une place au soleil vu qu'ils seront en vacances jusqu'au début du mois de décembre. Du coup, sommes-nous d'ores et déjà en mesure de nous interroger sur l'apport des parlementaires de l'APN dans la vie politique du pays et leur concours visant l'amélioration des conditions sociales de citoyens qui les ont élus ? Quel est, autrement dit, le bilan que l'on pourrait établir des activités de l'APN au terme des trois sessions précédentes, celle de l'automne, d'hiver et enfin cette session de printemps. «Notre assemblée nationale ne peut se targuer du moindre législatif et son apport dans la vie politique du pays est totalement fictif, tel un mirage au beau milieu d'un désert», nous dira Amine, jeune informaticien rencontré dans le quartier de Dély Ibrahim sur les hauteurs d'Alger. «En Algérie, l'on ne court pas derrière un siège à l'APN pour servir autrui ! Ce n'est plus un secret pour personne que de dire que nos députés sont grassement payés, tout comme ils sont trempés dans le milieu des affaires jusqu'aux os», renchérit pour sa part son amie Nadia. Des députés du Parti des travailleurs n'hésitent pas par ailleurs à parler d'un sombre bilan de l'APN depuis la dernière session d'automne jusqu'à la reprise demain des activités parlementaires en séance plénière. Ramdane Taâzibt, du PT, est allé jusqu'à comparer l'APN à «une vulgaire chambre d'enregistrement»! «C'est une assemblée qui a failli à ses missions dans la mesure où son bilan d'activité se caractérise par une absence manifeste de toute initiative parlementaire ni même de proposition de lois émanant des députés eux-mêmes». L'initiative parlementaire, même si elle existe, est vite ignorée, appuie encore M. Taâzibt qui en veut pour preuve le fait que pas plus d'une quinzaine de propositions de lois dont deux ont été établies par le groupe parlementaire du PT qui étaient vite étouffées, soit sans suite. M. Taâzibt persiste et signe affirmant que «l'APN n'a hélas aucun contrôle sur l'Exécutif, tout comme son service rendu au citoyen quasiment insignifiant», a-t-il indiqué en substance. L'absentéisme, l'autre maladie chronique de l'APN Le phénomène de l'absentéisme qui est une véritable maladie chronique caractérisant l'assemblée nationale avait même provoqué le courroux du président de l'APN, Abdelaziz Ziari qui, dans l'une des ses sorties publiques, a exhorté les députés à se conformer à une présence plus manifeste lors des séances plénières. Des députés du conglomérat de l'Alliance présidentielle, pourtant majoritaires à l'APN, reconnaissent que ce phénomène d'absentéisme pose effectivement problème tout comme il nuit à l'image de l'institution législative. «L'absentéisme dont vous parlez est dû probablement au manque de programme de l'institution, mais ce qui est encore plus grave, c'est lorsque l'on trouve des députés qui sont absents aussi bien au sein de l'APN qu'au niveau des wilayas qui les ont élus», nous dira à ce sujet M. Saïdi, député du MSP. «C'est une question d'éthique qui se rapporte au député lui-même et ce n'est pas à l'assemblée nationale d'assumer ce phénomène d'absentéisme», dira le député Lyachi Daâdouaâ, chef du groupe parlementaire FLN. Les deux parlementaires de l'Alliance présidentielle dressent par ailleurs un bilan des activités de l'APN en mettant l'accent sur le nombre de questions orales posées aux ministres qui tiennent lieu «d'une manière comme une autre de contrôle des activités de l'Exécutif», comme l'a souligné le député Saïdi. De son côté, le député Daâdouaâ a lui aussi insisté sur le fait que le bilan des activités de l'APN a été prolifique vu que, selon lui, il y a organisation d'une multitude de journées parlementaires et d'adoption de projets de lois importants, telle la loi de finances complémentaire 2009, la loi sur le foncier et la loi de finances 2010.