Le coordinateur national des enfants de chouhada a réitéré hier la nécessité de prendre en charge les doléances des enfants de chouhada. «Nous demandons la mise en œuvre et l'application de la loi sur le chahid et le moudjahid. Il est inconcevable que sur 51 articles, trois seulement soient entrés en vigueur. Certaines parties au pouvoir veulent nuire aux enfants de chouhada via l'administration», a déclaré Khaled Bounedjma, lors du point de presse qu'il a animé à la maison de la presse à Alger. Le statut du chahid et du moudjahid a pourtant vu le jour un certain 5 avril 1999. En 2005, à l'occasion de la célébration des festivités du 8 mai, le chef de l'Etat avait exprimé son soutien indéfectible aux enfants de chouhada, les assurant d'une prise en charge réelle en l'honneur de leurs parents morts pour l'indépendance de l'Algérie. Onze ans après, rien n'est fait, si ce n'est les trois articles qui étaient déjà en vigueur bien avant 1999. «Qui bloque la mise en œuvre de ce statut ?», s'est interrogé Bounedjma. Les derniers événements en date, à savoir la marche initiée par les enfants de chouhada à Tizi Ouzou renseignent un peu plus sur la grogne de cette frange. A ce propos, Khaled Bounedjma a appelé la coordination de Tizi Ouzou à unir leurs efforts communs. Les engagements du Premier ministre La coordination nationale des enfants de chouhada avait elle aussi initié un rassemblement réunissant toutes les coordinations de wilaya au stade de Zéralda à Alger pour le 13 juillet prochain, avant que le Premier ministre ne prenne l'engagement de satisfaire les doléances de la coordination. «Nous avons reçu un engagement du Premier ministre et du ministre des Moudjahidine pour mettre en œuvre le statut et tous les articles de ce statut vont être appliqués», a déclaré Bounedjma. Et d'ajouter : «Si l'Etat ne règle pas ce problème d'ici le mois de novembre, nous allons faire entendre nos voix autrement.» En marge de la rencontre, Khaled Bounedjma s'est exprimé sur le livre du chef de file du RCD, qui avait déclenché une vive polémique en disant : «Nous soutenons tout effort fourni qui va dans l'écriture de l'histoire de notre pays. Un pays sans histoire est un pays sans repères.» Sur un autre volet, celui de la criminalisation du colonialisme, M. Bounedjma a réitéré ses dernières déclarations à ce sujet : «Nous allons soutenir ce projet quel que soit le prix à payer», avant de saisir le chef de l'Etat et les hautes autorités du pays pour l'éviction des hauts cadres qui ont la double nationalité. «En Mauritanie, un citoyen qui adopte une autre nationalité est chassé du pays, alors que chez nous, les binationaux occupent des postes très élevés. Pour le compte de quel pays travaillent-ils ?» Et d'appuyer : «Les binationaux doivent quitter le pays du million et demi de martyrs.» Enfin, Bounedjma a évoqué le sujet des faux moudjahidine, un sujet qu'il considère épineux. «Le ministre a révélé l'existence de 10 000 faux moudjahidine. Dans ce sens, nous nous lançons dans la rédaction d'un livre sur la base de documents authentiques afin que les futures générations connaissent enfin la vérité», a-t-il conclu.