Le bilan de la 19e édition de la Coupe du monde, tenue pour la première fois sur un autre continent, à savoir l'Afrique, est jugé très acceptable pour un nombre important d'acteurs du sport roi et notamment ceux qui ont pris part à cette compétition. Que peut-on dire sur cet évènement si ce n'est qu'il a débuté sur les chapeaux de roues, il a attiré tant de convoitises à tous points de vue. Il faut dire que toutes les quatre années, nous avons le droit à un évènement majeur. Pour cela, le pays organisateur se doit de réfléchir à une organisation de la dimension de la compétition. Regardons déjà le contenu de cette Coupe du monde qu'a organisée l'Afrique, lorsque l'on sait que tout le monde s'attendait à ce que cette manifestation soit gâchée et ne sera en aucun cas prête pour le jour J, les responsables du pays de Mandela n'ont pas rechigné sur les moyens, notamment infrastructurels, logistiques et humains qu'ils ont mis en place. Cela a prouvé que pour un premier coup d'essai, ce fut un coup de maître. Sur le plan de l'accueil, aucun élément des pays invités n'a trouvé à redire sur ce point très important pour un peuple dont l'histoire en dit long. Certains même prétendent que cette fête n'a rien à envier à celles organisées en Europe ou dans d'autres continents. L'Afrique du Sud a fait taire les sceptiques et livré une Coupe du monde sans accroc majeur, une belle opération en termes d'image qui a occulté, le temps de la compétition, les énormes défis de cette jeune démocratie. «Il y a vingt ans, personne ne voulait nous rendre visite (...) et maintenant nous sommes une destination populaire», s'est réjoui le chef de l'Etat, Jacob Zuma, dont le pays était un paria jusqu'à la chute du régime raciste d'apartheid en 1994. «Le monde a vu notre pays sous une nouvelle lumière !», a-t-il lancé. Sous toutes les latitudes, la presse lui a donné raison, saluant à Berlin «une grande fête réussie», «une célébration internationale» pour le Washington Post ou «un Mondial bien organisé» à Paris. Quant aux visiteurs étrangers, tenus à l'écart des foyers de pauvreté, ils n'ont cessé de louer un pays «moderne» avec ses galeries commerciales, ses stades à l'architecture léchée, ses routes et ses logements de qualité. Ces compliments ont été d'autant plus agréables aux oreilles des Sud-Africains que les sceptiques avaient longtemps mis en doute la capacité du pays à organiser un événement d'une telle ampleur. Autre point qui a toujours été en faveur du football, c'est cette ambiance sonore. Évènement majeur, ce tournoi mondial a réussi un véritable tour de force. C'est simple, vous avez vraiment l'impression d'être en plein cœur du stade afin bien entendu de ressentir au maximum cette sensation. Une ambiance sonore surchauffée qui démarre au début d'un match et qui ne s'arrête pas avant le coup de sifflet final, et par-dessus tout, qui ne manqueront pas de vous faire sourire, mais aussi de vous mettre la pression durant les deux mi-temps, celle-ci provenant d'un instrument sacré appelé vuvuzela (du plus petit au plus grand calibre) pour les Sud-Africains, que la Fifa a autorisé. On entend également très bien les différents bruits et danses créés par les joueurs lors de frappe dans le ballon, lors d'un but ou lors de protestation, ceci fait également partie de l'ambiance de l'Afrique. Concernant les musiques des menus, on ne retrouve pas moins de vingt huit musiques différentes qui ne manqueront pas de vous mettre dans le bain de la Coupe du monde. Seul bémol, les hymnes des équipes nationales qui ne sont pas complètes, mais également le retrait bizarre des «stadiers» après quatre jours de compétition pour non-perception de leurs dus, ils ont finalement été payé, mais automatiquement remplacés par des policiers. En revanche, seul l'arbitrage dans cette Coupe du monde n'a point été à la hauteur des espérances, même si la Fifa prétend l'inverse en portant un jugement plutôt positif sur ses officiels dont la qualité de leur arbitrage n'a point convaincu, l'instance internationale estime que 96% des referees ont officié d'une manière satisfaisante. De l'autre côté, plusieurs évènements ont marqué cet évènement où l'on citerait incontestablement l'absence de Mandela à l'ouverture, la mort tragique de sa petite fille après la soirée d'inauguration, le penalty raté par le Ghanéen Assamoah Gyan, les propos de Maradona sur Platini et Pelé, le but refusé de Lampard, la main et le but accepté de Fabiano, les larmes du Paraguayen Cardozo, la grève des Bleus, le supporter algérien accroché au poteau, l'expulsion de quelques supporters argentins à leur arrivée à l'aéroport de Johannesburg, les vuvuzelas, le dernier coup franc de Forlan contre l'Allemagne, Paul le poulpe et bien d'autres… qui ont fait que cette 19e édition soit l'une des plus belles jamais organisées. En tout état de cause, le monde sportif anonyme, «c'était une organisation parfaite, merci l'Afrique»...