Le juge d'instruction près le tribunal correctionnel de Ziadia a auditionné hier 25 personnes impliquées dans l'affaire des détournements au Croissant-Rouge de Constantine. Quatre cadres du CRA et deux fournisseurs ont été accusés de détournement de fonds, de falsification et d'évasion fiscale dont le trésorier et le responsable de l'atelier de confection placés depuis une semaine sous contrôle judiciaire. Ainsi, cette affaire continue de défrayer la chronique constantinoise, surtout qu'elle touche l'une des prestigieuses organisations humanitaires. Il est à noter que cette affaire a deux volets. Le premier, c'est le détournement des fonds qui s'élève à 400 millions de centimes relatifs aux recettes de l'atelier de confection et de couture installé en partenariat avec la Croix-Rouge espagnole au profit des femmes démunies pour leur insertion dans le monde du travail. Le deuxième volet est celui de l'argent collecté au niveau des mosquées durant le mois de Ramadhan. En effet, et sur décision du wali de Constantine, le Croissant-Rouge faisait des collectes à raison de deux vendredis durant le mois de Ramadhan au profit de ses propres fonds. Les imams chargés de la collecte déposaient l'argent après l'établissement d'un PV. Apparemment, les PV ne sont pas conformes. Près de 8 imams ont été entendus hier en tant que témoins dans cette affaire. Le montant du préjudice financier n'a pas été encore évalué et c'est pour cela que le juge d'instruction a ordonné une expertise pour définir le préjudice et comparer les déclarations des imams aux PV de remises octroyés par les cadres du CRA. Il est à noter enfin que l'enquête diligentée par la brigade économique, agissant sur des informations et des plaintes de citoyens, a commencé depuis 2008.