L'artiste peintre Djahida expose jusqu'au 29 juillet au Bastion 23 sous le titre «Nature morte». Et les figues… longueur des ans, Mielleuses olives, Air à la lumière jaunâtre, Irrigation de fruits sublimes. Les toiles de Djahida Houadef sont des espaces touffus de l'imaginaire, une jungle de couleurs et de récits énigmatiques. Un univers personnel fantastique, mu par une incroyable énergie. Des teintes saturées, un style organique entre abstraction colorée et comics, pour une peinture rythmée : brutalité du style et mélodie des couleurs, peinture hantée et pourtant pleine de personnages fabuleux, des couleurs électriques qui restent discrètes... Les toiles de Djahida Houadef sont entre écriture et vision. Elles sont une réalité mêlée à du rêve, une perception. Mais la peinture est aussi dominée par l'idée de récit, car elle a un langage propre qui mêle la pensée et l'imagination, l'évocation et le détournement du réel. Il se crée un dialogue dans lequel on entre en observant la toile comme chez cet artiste, on retrouve la multitude des détails et les couleurs chatoyantes qui créent un récit. Chaque toile est un langage poétique, car fragile, pas toujours accessible mais dont chacun peut avoir une interprétation. Comme si un événement invisible se crée. L'expansion prend l'élan d'un oiseau du pays Cette exposition est en sorte consacrée à l'art et à l'écologie. Elle rend compte de la mutation du rapport que l'homme entretient avec la nature. Djahida a toujours eu une fascination pour cette nature systémique, toujours plus insaisissable. Elle explore la perception humaine entravée d'un côté par une maîtrise technologique sophistiquée, source de nouvelles illusions et de l'autre par l'écroulement des mythologies fortes au profit de symboliques sommaires. L'esthétique s'éloigne des représentations fanfaronnes et cyniques d'une nature rococo, artificielle et synthétique. Une sensation de retrait, de silence, de clarté, de simplicité offre une pause salvatrice. Elle répond à une quête de perception épurée, vierge de référence. L'atmosphère mystérieuse laisse la place au doute. Une base pour repartir à zéro. Djahida Houadef est née à N'gaous. Elle est diplômée de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger. Elle expose ses peintures depuis 1986 et a reçu plusieurs distinctions à l'occasion de différents salons artistiques. Chez Djahida Houadef, les couleurs se diluent et l'expansion prend l'élan d'un oiseau du pays. C'est aussi ces plumes, ces fruits ou ces pétales de fleurs que Djahida Houadef déniche et transpose dans un univers féerique empli de couleurs, de rythmes et de rêve. Chacune de ses œuvres est inspirée d'une histoire.