Les mouvements de protestation et de fermeture des APC sont devenus itératifs à Tizi Ouzou. Hier, c'est au tour des habitants de la commune de Sidi Naâmane, 15 km à l'ouest de Tizi Ouzou, de revenir à la charge pour fermer, pour la deuxième fois en l'espace d'un mois, le siège de la commune pour les mêmes motifs. Ils dénoncent le manque d'eau en cette période des grandes chaleurs, les coupures intempestives d'électricité, et réclament le bitumage des routes qui desservent certains hameaux et s'élèvent contre le chômage qui a atteint des proportions alarmantes et d'autres revendications secondaires. Durant toute la journée d'hier, en dépit d'une chaleur brûlante, des dizaines de jeunes ont interdit tout accès à l'intérieur du siège de l'APC de Sidi Naâmane. «Cette fois-ci, nous ne lâcherons pas prise tant que nos revendications ne seront pas sérieusement prises en charge. Y en a marre des promesses en l'air», peste un des protestataires. Pour rappel, il y a trois semaines, le siège de l'APC a été pris d'assaut par les émeutiers pour les mêmes problèmes. Sidi Naâmane, une localité à vocation agricole, est l'une des communes qui a le plus souffert du terrorisme durant la décennie noire. Aujourd'hui encore, le développement tant attendu fait défaut sur tous les plans, la commune tarde à sortir la tête de l'eau. Certains habitants pointent du doigt l'actuelle Assemblée, notamment le P/APC, qui, à leurs yeux, n'a rein fait depuis son élection.