La colère des citoyens de nombreuses localités de la wilaya de Tizi Ouzou semble faire tache d'huile. Alors que l'APC d'Aït Yahia Moussa est fermée pour le deuxième jour consécutif, au moins cinq autres dans différentes localités ont été fermées au courant de cette semaine dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les citoyens recourent à des manifestations coup-de-poing en occupant la voie publique pour exprimer leur ras-le-bol d'une situation sociale qui ne cesse de se détériorer. Rien que pour ce début de semaine, pas moins de quatre mouvements de protestation du genre ont été enregistrés à Tizi Ouzou. Les revendications sont d'ordre économique et social en général. Le manque d'eau et d'électricité, le revêtement des routes, l'insalubrité et la protection de l'environnement, sont autant de raisons de la protesta. A Makouda, les citoyens ont procédé à la fermeture, depuis avant-hier, et pour une durée indéterminée, de la mairie, du siège de la daïra, de la RN 72 et de la polyclinique. Ils réclament l'eau, plus de moyens à la polyclinique et une décharge publique. Le même jour, à Ait Yahia Moussa, les villageois d'Ait Slimane et d'Afir ont fermé aussi la mairie pour dénoncer les retards et exiger la prise en charge effective des projets annoncés suite aux incendies de l'année précédente entre autres l'ouverture des pistes agricoles. Rappelons que plusieurs villages de la commune d'Ait Yahia Moussa ont été touchés par les incendies ravageurs qui se sont déclarés vers la fin de l'été de l'année dernière. La même action a été enregistrée à Abi youcef. A Fréha aussi, les habitants de Nezla ont interpellé le wali et ont fermé la mairie durant toute la journée d'avant-hier. Plusieurs exigences sont mises en avant. Citons, entre autres, le bitumage des routes, le ramassage scolaire, l'évacuation des eaux usées, etc. A Iflissen, dans le versant nord de la wilaya, les villageois de Timliline se sont opposés à l'ouverture d'une décharge publique mitoyenne à leur village et le front de mer. Les revendications exprimées se ressemblent toutes. Le cadre de vie est loin d'être à la hauteur des aspirations de ces populations qui, deux années après les dernières locales, se sont rendu à l'évidence que toutes les promesses chantées par les élus ne sont que des chimères. Le recours à ce genre de protestation est devenu monnaie courante, ces derniers temps, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les mouvements sont à mettre à l'actif des comités de villages et de quartiers qui sont des structures qui gèrent les affaires internes des villages. Leurs revendications sont non seulement légitimes mais surtout réalisables. Les administrés accusent souvent les élus de leur tourner le dos une fois installés dans leurs " strapontins ".