Le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement vient d'attribuer le marché relatif au traitement des déchets pharmaceutiques à la société allemande Remondis pour un montant de 1,09 milliard DA. Cette entreprise est déjà présente sur le marché algérien depuis plus d'une année. L'élimination des déchets pharmaceutique est devenue un casse-tête pour les pouvoirs publics en raison des énormes quantités qui attendent d'être incinérées. En effet, entre 16 000 et 25 000 tonnes composées notamment de médicaments périmés sont stockées en attendant leur incinération. L'augmentation des quantités de médicaments périmés a pour origine l'absence de moyens d'incinération adéquats. Pour rappel, le Syndicat national algérien des officines pharmaceutiques (Snapo) a lancé une alerte en début d'année à propos de l'existence d'un grand stock au niveau des pharmacies, des unités de stockage appartenant à l'Etat et au niveau des hôpitaux et des cliniques privées. Les pertes occasionnées par ce phénomène représentent environ 25% des dépenses globales consacrées aux médicaments. En collaboration avec l'Entreprise de chaudronnerie et de ferblanterie d'Alger (Ecferal), spécialisée dans la fabrication d'incinérateurs non pollueurs, le Snapo avait lancé une première opération de destruction de médicaments périmés à Boumerdès. Au niveau des pharmacies, le stock de médicaments périmés constitue une contrainte pour renouveler les stocks en raison des espaces occupés en sus des coûts d'incinération qui dépassent les 50 000 DA. Les pharmaciens regrettent de ne pouvoir négocier avec leurs fournisseurs l'échange de ces médicaments par d'autres qui ne sont pas périmés. Le Snapo a saisi plusieurs fois le ministère de l'Environnement et celui de la Santé pour trouver une solution à cette situation qui s'est aggravée depuis une dizaine d'années lorsque le ministère de l'Environnement avait interdit toute incinération de produits médicamenteux dans les décharges publiques.