Bachar Al Assad et le roi Abdallah ont souligné jeudi à Damas l'importance de «soutenir tout ce qui contribue à la stabilité et à l'unité» du Liban. La visite commune de Bachar Al Assad et du roi Abdallah a pour but de désamorcer les tensions liées à une possible accusation du Hezbollah dans l'assassinat de Rafic Hariri en 2005. Le président syrien Bachar Al Assad effectue ce vendredi sa première visite au Liban depuis l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005. L'avion de Bachar Al Assad, en provenance de Damas, comptait un autre passager de marque : le roi Abdallah d'Arabie Saoudite, premier monarque saoudien à se rendre au Liban depuis 1957. Cherchant à mettre tout leur poids pour éviter un nouveau conflit confessionnel dans ce petit pays méditerranéen, les deux dirigeants manifestent ainsi leur attachement à la stabilité du Liban menacé d'une nouvelle crise. La perspective d'une mise en cause par un tribunal de l'ONU du Hezbollah dans l'assassinat de Hariri fait craindre de nouvelles violences confessionnelles. Bachar Al Assad et le roi Abdallah ont souligné jeudi à Damas l'importance de «soutenir tout ce qui contribue à la stabilité et à l'unité» du Liban. «Leur visite conjointe revêt un caractère historique, voire déterminant, de par son ‘‘timing'' et ses conséquences sur la crise qui s'intensifie au Liban sur fond du tribunal international», écrit le quotidien An Nahar. «Tout le but de la visite est de contenir la situation dans un avenir immédiat», affirme Sahar Al Atrache, analyste à Beyrouth pour le centre de prévention des conflits International Crisis Group (ICG). «Ils sont là pour exercer leur influence sur leurs alliés libanais (...) pour barrer la route à toute escalade.» La Syrie, aux côtés de son allié chiite l'Iran, est le principal soutien au Hezbollah qui prône la lutte contre Israël, tandis que l'Arabie Saoudite est le plus important allié régional de Saâd Hariri. Les relations entre ces deux puissances régionales, distendues après l'assassinat de l'ex-Premier ministre, se sont réchauffées fin 2009. Ce rapprochement s'est répercuté positivement sur les liens entre Beyrouth et Damas, qui ont établi en 2008 des relations diplomatiques pour la première fois de leur histoire.