Le mois de ramadhan est à nos portes. Dans moins de 15 jours, «sidna Ramdhan» comme se plaisent à l'appeler communément les ménages, aura chamboulé le quotidien et les habitudes, en «imposant» l'abstinence religieuse et le jeûne. Dans la wilaya de Béjaïa, à l'instar du reste du pays, les préparatifs, pour accueillir ce mois de piété et de rahma, commencent d'ores et déjà. Ainsi, les autorités de wilaya ont dégagé une enveloppe financière de l'ordre de 26 millions da pour les besoins de la traditionnelle solidarité ramadhanesque, et ce en faveur des familles et des personnes démunies, qui éprouveraient des difficultés à s'approvisionner suffisamment en denrées alimentaires durant ce mois sacré. Cette cagnotte, selon les services concernés, sera répartie, entre toutes les communes de la wilaya, afin de toucher le plus de démunis et que personne ne soit «oublié». Cette aide consiste en l'ouverture de restos de la rahma et la distribution de couffins remplis de denrées alimentaires aux familles nécessiteuses, lesquelles, selon toujours nos sources, sont quelque 18 000 familles recensées sur tout le territoire de la wilaya. A cette aide de l'état aux nécessiteux, s'ajoutera aussi l'aide des opérateurs économiques et des hommes richissimes de la région qui, comme à chaque mois de ramadhan, ne manquent pas de mettre la main à la poche, dans un geste de solidarité, pour contribuer eux aussi à répondre aux besoins pressants des couches sociales défavorisées. De cette manière, ces acteurs distribuent des couffins et ouvrent des restos de la rahma, un peu partout dans la région. Le mouvement associatif n'est pas en reste durant ce mois, beaucoup d'associations sont à pied d'œuvre afin de collecter les fonds nécessaires pour une solidarité agissante envers les démunis. Un ramadhan doublement chaud... Sur un autre registre, les ménages commencent d'ores et déjà à préparer l'entame du mois de ramadhan en faisant surtout le stock des denrées alimentaires, pour couper, si l'on ose l'expression, l'herbe sous les pieds des spéculateurs, qui ne manqueraient indubitablement pas à «mettre» le feu aux prix une fois ramadhan installé. Donc, c'est l'occasion aux ménages de faire un bon stock ces jours-ci de produits de large consommation, et qui risquent de prendre une courbe ascendante les jours prochains, puisqu'il y aura une forte demande sur cette catégorie de produits essentiels. Les ménages lorgnent ces jours-ci du côté du blé concassé (frik), des pâtes (surtout de la chorba, le plat de choix durant ce mois), le sucre, l'huile de table, des épices, des raisins secs, des amandes, des cacahuètes, de la poudre pour flan,… la liste n'est pas exhaustive. Tous ces produits connaîtraient une hausse importante durant les premiers jours de ramadhan, à cause de la demande qui explosera littéralement. En tout cas l'on se prépare comme on peut côté ménages, pour affronter un ramadhan qui s'annonce rude pour les petites et moyennes bourses. Sur les «meïdate» des ménages, beaucoup de succédanés auront pris place. Un pis-aller auquel ils sont contraints à se résoudre. Si le prix de la viande rouge ne baisse pas, on verra pour la viande «hindoue», beaucoup de ménages seront «tentés» par la viande blanche, avec laquelle ils garniraient leur chorba et d'autres mets préparés en cette période. Pour les sucreries, l'on se contenterait de quelques pièces de «zalabia» ou de «qelb ellouz», sachant que le sucre à atteint le prix «déraisonnable» de 100 da/kg, ce qui se répercuterait sur le prix de ces sucreries. Avec toutes ces données, le mois de ramadhan risque d'être edoublement» chaud, à cause de la chaleur et des prix exorbitants, que les spéculateurs ne manqueraient pas «d'accueillir» avec les ménages durant ce ramadhan et ce en guise de « rahma»…