La frustration des ménagères, en particulier et la population en général, est grande à Boudjima, cette commune du nord de la wilaya de Tizi Ouzou où les pénuries d'eau sont légendaires. Et à l'approche du mois sacré, les habitants nourrissent les plus folles appréhensions à ce sujet. Depuis plusieurs années, la quasi-totalité des villages de cette localité d'environ 18000 habitants, souffrent le martyre. L'alimentation en eau potable est le plus grand problème auquel on n'a pas encore trouvé de solution, en attendant le raccordement au barrage de Taksebt de l'ensemble des communes du nord de la wilaya de Tizi Ouzou. La commune de Boudjima, à l'instar de localités voisines, comme celles de Makouda, Mizrana ou encore Tigzirt et Iflissen, a toujours connu des manques chroniques. Alimentée à partir des forages de l'oued Sébaou et de la station de pompage de Tla Athmane, elle n'est desservie qu'une fois les deux communes de Ouguenoune et Aït Aïssa Mimoun satisfaites. Les quantités qui arrivent sont insuffisantes. Au village Tala Teghla, aucune goutte n'a coulé des robinets depuis plusieurs jours. «Je suis obligé d'acheter de l'eau. Pratiquement, tous les quinze jours, j'achète une citerne à raison de 1200 DA», nous dira Arezki, chef de famille. Que font ceux qui n'ont pas les moyens de le faire ? Ils se rabattent sur les puits et les sources naturelles qui ne tardent pas d'ailleurs à tarir. D'autres vont chercher quelques jerricans à des kilomètres à la ronde et à dos d'âne. Si la situation est déjà pénible au mois de juillet, elle le sera encore plus à partir du mois de septembre qui est la période la plus dure. En effet, c'est à ce moment que tarissent complètement les sources et les puits. Les huit communes de la Kabylie maritime sont les plus touchées par les pénuries contrairement à dix communes du sud qui viennent de voir le bout du tunnel depuis la mise en service du réseau de transfert d'eau à partir du barrage Koudiet Acerdoune de Bouira.