Dans un communiqué rendu public hier, l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW) a interpellé les autorités marocaines sur le cas des trois militants sahraouis des droits de l'homme détenus depuis octobre 2009 à la prison militaire de Salé. HRW exige la libération des 3 prisonniers ou, à défaut, qu'ils soient traduits devant une juridiction civile et avec l'assurance d'un procès équitable et transparent. L'organisation non gouvernementale (ONG) affirme dans son communiqué qu'aucun élément en possession des autorités marocaines ne prouve la culpabilité des 3 Sahraouis qu'elles accusent d'atteinte à la sécurité extérieure. HRW révèle à ce propos que le dossier d'accusation est composé de comptes rendus de la télévision et d'articles de la presse écrite. L'affaire des trois militants sahraouis préoccupe aussi les organisations marocaines de défense des droits de l'homme. Dans un communiqué rendu public hier, le Forum marocain pour la Vérité et la Justice (FMVJ), l'Association marocaine des droits humains (AMDH) et l'Organisation marocaine des droits humains (OMDH) se disent étonnées de la poursuite de la détention de MM. Ali Salem Tamek, Mohammed Naciri et Brahim Dahhane sans aucun procès ni même leur audition par le juge d'instruction depuis décembre 2009. Les trois organisations considèrent que cette situation est inacceptable et appellent à la mise en liberté des détenus ou la tenue de leur procès dans les plus brefs délais, tout en leur garantissant les conditions d'un procès équitable. Les signataires du communiqué rappellent qu'ils suivent de près la situation des détenus politiques «Groupe Tamek» depuis leur arrestation en octobre 2009. Pour rappel, les 3 militants sahraouis ont été arrêtés le 8 octobre 2009 en même que 4 de leurs compatriotes à leur descente d'avion à l'aéroport de Casablanca. Le groupe «Tamek», six hommes et une femme, est resté huit jours entre les mains des différents services de sécurité et de renseignement marocains civils et militaires. Le groupe avait séjourné dans les camps de réfugiés sahraouis et dans les territoires libérés du 25 septembre au 4 octobre 2009 avant de se rendre à Alger où il a pris part à une rencontre lors de laquelle ils ont apporté des témoignages sur la réalité de la répression policière et du harcèlement judiciaire exercés contre eux, leurs camarades et les populations sahraouies dans les territoires occupés du Sahara occidental. Outre Ali Salem Tamek, Mohammed Naciri et Brahim Dahhane, toujours en détention, le groupe se composait de Degja Lashgar, Rachid Sghayar, Saleh Labeihi et Yahdih Ettarouzi, tous trois remis en liberté conditionnelle à cause de la détérioration de leur état de santé. Précisons que les membres du groupe avaient déclenché une grève de la faim qui a failli emporter Mme Dejga Lashgar. Cette dernière a été remise en liberté après une détention de 3 mois.