L'armée libanaise a averti hier que toute nouvelle agression israélienne contre son territoire «sera lourde de conséquences», au lendemain d'une attaque meurtrière menée par des soldats israéliens contre un point de contrôle militaire libanais dans le sud du pays. «La riposte sera la même en cas de n'importe quelle agression à la frontière contre le Liban», a affirmé un porte-parole de l'armée libanaise en référence aux heurts de mardi entre soldats israéliens et libanais qui ont fait quatre morts : deux soldats et un journaliste libanais et un militaire israélien. «Toute agression sera lourde de conséquences», a-t-il encore prévenu. Réagissant à cette agression, le Liban a appelé mardi à une action internationale contre la poursuite des violations israéliennes du territoire libanais, alors que de nombreux pays ont affiché leur soutien au peuple et au gouvernement libanais après l'attaque sioniste. Réagissant à l'attaque de Aadaissé, le président iranien Mahmoud Ahmedinejad a condamné hier «avec fermeté» l'attaque israélienne commise la veille contre l'armée libanaise dans le sud du Liban, appelant à une «mesure ferme et urgente» contre cette agression. «La communauté internationale doit prendre une position ferme face à ces agressions», a déclaré M. Ahmedinejad lors d'un entretien téléphonique avec son homologue libanais Michel Sleimane. Le dirigeant iranien a indiqué que cette agression israélienne contre l'armée libanaise dans le sud du pays «prouve que l'occupant sioniste ne veut pas parvenir à la paix dans la région». Après avoir exprimé son «soutien indéfectible» au gouvernement libanais, le président Ahmedinejad a affirmé que «la nation iranienne est toujours aux côtés du peuple et gouvernement libanais». Pour sa part, le président libanais a salué Téhéran pour son soutien au Liban, tenant Israël comme responsable de la mort des soldats libanais à Aadaissé. La presse libanaise critique la FINUL La presse libanaise a violemment critiqué la Force des Nations unies (Finul) stationnée dans le sud du pays qui, selon elle, n'a pas réagi face aux heurts meurtriers survenus la veille entre armées libanaise et israélienne à la frontière. Le quotidien As Safir, proche du Hezbollah chiite, évoque «l'impuissance des forces internationales qui ont battu en retraite, quitté les lieux des combats et observé de loin le cours des événements». «La Finul remplit son rôle parfaitement quand c'est calme», écrit le quotidien indépendant Al Anouar. «Mais quand des affrontements éclatent, elle n'est qu'un simple spectateur qui contacte les deux parties pour tenter de restaurer le calme et qui soumet un rapport au Conseil de sécurité» de l'ONU. Pour An Nahar, «la question est : que faire si l'incident se répète». «Pourquoi la Finul n'a-t-elle pas aidé l'armée, au moins en offrant les premiers secours (...), obligeant une ONG à s'occuper de l'évacuation des blessés ?», affirme le quotidien. Mardi, la chaîne de télévision New TV, sympathisante du parti chiite, a parlé de la «fuite» des soldats de la Finul. Arrestation d'un ancien général pour espionnage Les autorités libanaises ont arrêté un membre du Mouvement patriotique libre, présidé par Michel Aoun, dans le cadre de l'enquête sur des réseaux d'espionnage au profit d'Israël. Il s'agit du général à la retraite Fayez Karam. L'ex-officier doit être interrogé sur une possible collaboration avec Israël. M. Karam avait servi durant la guerre civile (1975-1990) et pris sa retraite après que Michel Aoun, qui était le chef de l'armée libanaise à la fin des années 1980, eut mené une guerre contre les troupes syriennes présentes dans le pays. Après la guerre civile, Michel Aoun était parti en exil en France. Il est rentré au Liban en 2005 après le retrait des troupes syriennes et, depuis 2006, il est le principal allié du Hezbollah. Plus de 70 personnes soupçonnées d'espionnage pour le compte des renseignements israéliens ont été arrêtées depuis avril 2009 dans le cadre d'une vaste campagne lancée par les services de sécurité libanais. Trois Libanais, employés du secteur des télécoms, ont été arrêtés au cours des trois dernières semaines.