La mise en service de la station dite Monobloc, installée au barrage de Tizi Gheniff au début du mois d'août dernier, est très bien accueillie par la population du versant nord de la ville, estimée à environ 15 000 habitants éparpillés sur dix villages et autant de hameaux. C'est une solution palliative pour cette région qui enregistre un manque chronique en AEP (alimentation en eau potable). Cette eau est traitée et ne présente aucun danger pour la santé humaine. “Je saisis cette occasion pour rassurer les habitants de la ville de Draâ El Mizan que l'eau qui lui est donnée ne présente aucun risque” , a déclaré M. Saïd Abas, en sa qualité de directeur de l'hydraulique de la wilaya de Tizi Ouzou, alors qu'il donnait le coup de starter de cette station de potabilisation de l'eau du barrage. En effet, depuis, l'eau arrive au moins deux fois par semaine dans les robinets qui étaient à sec depuis des années. “Vous voyez ce réservoir d'eau raccordé à la chaîne dite Couloir de Sidi Ali Bounab ? Il ne recevait que quelques gouttes d'eau. Aujourd'hui, quotidiennement, 1 000 mètres cubes y arrivent. C'est un grand soulagement pour les citoyens qui souffraient de ce problème en hiver comme en été”, nous dira un habitant du village d'Attatlia. Tout compte fait, selon une source locale, le calvaire des habitants de cette grappe de villages est atténué. Deux stations de ce genre ont été placées au niveau des barrages de Draâ El Mizan et de Tizi Gheniff. Même si à Draâ El Mizan, par exemple, le débat sur la potabilité de l'eau desservie pour la ville n'est pas encore clos, il faut dire que pour le moment, il n'y a pas vraiment un manque alors que l'été tire déjà à sa fin. Pour les responsables du secteur de l'hydraulique, ce ne sont là que des solutions palliatives. “Cette région a longtemps souffert, alors nous avons décidé d'exploiter ces barrages en vue de satisfaire un tant soit peu les citoyens. Il n'est plus le temps où l'on se contentait que des débits forts. Toute ressource doit être exploitée”, avait ajouté le premier responsable du secteur en novembre dernier à Draâ El Mizan. Il faut dire qu'un laboratoire d'analyses est opérationnel sur place et emploie dix personnes dont des chimistes et des laborantins. De leur côté, les présidents des comités de villages, que nous avons contactés, nous ont déclaré que pour le moment aucun cas de maladie liée à la qualité de l'eau n'a été enregistré. “L'eau est traitée selon des normes internationales. Il n'y a rien à craindre”, a répondu l'un d'eux. “Le transfert de l'eau du barrage de Koudiat Acerdoune, qui interviendra au premier trimestre de l'année prochaine, mettra définitivement fin au manque d'eau dans tout le versant sud de la wilaya”, avait encore dit le directeur de l'hydraulique. Enfin, il faut souligner que le manque est toujours vécu par la population de la commune voisine, M'Kira. “Nous avons interpellé le wali à ce sujet”, nous a confié le président d'un comité de village de cette commune. Et d'ajouter : “Si les autres ont des routes nationales à fermer, ici, nous n'avons pas cette arme à faire valoir, nous préférons la sagesse et la légalité.”