Routes dégradées, absence de transport, manque d'eau potable et chômage galopant figurent parmi les nombreux problèmes que vivent les villageois. Les villages de la commune d'Afir, située à 80 km à l'est de Boumerdès, sont confrontés à de multiples problèmes. Routes dégradées, absence de transport, manque d'eau potable et chômage figurent parmi les difficultés qui empoisonnent le quotidien des citoyens. Les villages Tadount et Tomjaj, situés à 8 km du chef-lieu de la commune vivent des problèmes qu'ils n'ont pas cessé de soulever et de dénoncer depuis l'indépendance. « Notre village n'est pas encore raccordé au réseau d'alimentation en eau potable. En été, c'est l'APC qui assure une rotation de camions-citernes pour nous approvisionner en eau. L'opération débute au mois de juin et prend fin en septembre. Même les routes menant aux sources qui se trouvent dans la région sont impraticables. Et la pénurie se fait également sentir en hiver », nous dit un habitant. « Nos responsables nous promettent à chaque fois de raccorder notre commune au système de transfert d'eau de Taksebt, mais rien n'est fait pour le moment », dénonce un autre. « Les écoles ne sont pas toutes chauffées et nos enfants sont durement frappés par ce problème », dit un parent d'élève. Les lycéens doivent attendre des heures sur la route pour trouver un transporteur clandestin pouvant les déposer au chef-lieu. Tomjaj, Tissira et une partie de Tadount n'est pas dotée d'un réseau d'assainissement. Le chemin reliant Ouled Belhizem à Afir en passant par Abada est dégradé. Une partie seulement a été revêtue dernièrement et le reste de la route demeure parsemé de nids-de-poule et de crevasses. Plusieurs affaissements se sont en outre produits à différents endroits. Les pluies de l'hiver 2009 ont mis à nu les défauts de réalisation des travaux de revêtement. En effet, l'on a enregistré d'importants glissements de terrains dus à l'absence d'ouvrages d'évacuation des eaux pluviales. La route est pratiquement coupée à Tissira à cause d'un important affaissement de terrain. « Nous avons demandé la réfection de la route à cet endroit, mais les autorités ont procédé à de légers aménagements qui ne règlent pas le problème », disent les habitants. Le même problème se pose aussi à Tomjaj, à l'entrée et à la sortie de la ville. Les villageois se plaignent également de l'état du pont situé au milieu du village. « Le pont risque de s'effondrer à n'importe quel moment lorsqu'il pleut. Si cela se produit, le village va être totalement isolé », appréhende-t-on. A Afir, les villageois reprochent à l'Etat de n'avoir pas su, ou voulu, développer les localités rurales. « La vie dans nos villages est devenue un calvaire. La politique adoptée par les pouvoirs publics a poussé de nombreux citoyens à l'exode. Tout le monde veut aller en ville. Des habitants sont prêts à abandonner leurs maisons pour habiter un bidonville tout près d'un centre urbain. Si les habitants ne protestent pas, c'est parce qu'ils sont habitués à ces aléas. Ils continuent de lutter contre des conditions intenables qui rythment leur vie quotidienne. Ici, le chômage dépasse les 40% », lancent nos interlocuteurs.