Guesmia Messaoud, Bentoumi Hamza, Kaabouche Kouider, Maamir Makhlouf, Bouzmada Soufiane, Chakib Harrat et Nadji Bendjaballah sont sept jeunes chômeurs âgés de 22 à 26 ans de la région pétrolière de Hassi R'mel, dans la wilaya de Laghouat, qui ont entamé depuis une semaine une grève de la faim en guise de protestation contre ce qu'ils qualifient de mal-vivre. Leur action de protestation, qui se veut toujours pacifique, est donc «une réaction contre la politique de l'embauche qui prévaut depuis bien longtemps dans leur région». Pour attirer l'attention de tout un chacun, notamment des responsables, ces jeunes se sont installés devant le siège de la daïra où ils ont suspendu des banderoles sur lesquelles on peut lire «Iitissam silmi dimocrati», «La lilbatala, idrab aala attaam». Contactés par nos soins, ces jeunes, dont certains sont diplômés, se disent «déterminés à aller loin dans leur action à laquelle une trentaine d'autres jeunes prévoit d'adhérer demain en guise de soutien». Chakib Harrat, leur porte-parole, explique au Temps d'Algérie que cette action reste la seule issue pour faire entendre leur voix et faire aboutir les revendications les plus élémentaires. «Toutes les voies de dialogue demeurent fermées devant nous, personne ne daigne écouter ce que nous revendiquons depuis longtemps. Nous ne demandons ni logements ni rien, absolument rien, juste des postes de travail qui préservent notre dignité, notre droit à l'accès au travail garanti par la constitution», déclare notre interlocuteur. Il dénonce fortement la politique orchestrée par les élus locaux, lesquels, à en croire les affirmations de notre source, «procèdent à l'établissement des listes de chômeurs de la région par des voies étroites». «Au moment où cette opération doit être effectuée par l'Agence nationale de l'emploi (Anem), dont le siège a été injustement transféré de notre ville pour faire le bonheur des gens de Bellil, une région distante d'une cinquantaine de km de Hassi R'mel, c'est au niveau de l'APC où le favoritisme règne, que cela se pratique», nous affirme Ch. H., tout en insistant sur l'obligation de la réouverture du siège en question. Résolus à ne pas revenir sur leur décision jusqu'à ce que leurs revendications principales soient satisfaites, ces jeunes réclament qu'une commission ministérielle soit dépêchée dans la région pour enquêter sur le système de recrutement mis en place. «Les employeurs se comportent à l'égard des demandeurs de travail tel un roi envers ses serviteurs», fait savoir le porte-parole de ces jeunes dans le même contexte, tout en déplorant l'inégalité des chances en termes de recrutement. «Comment expliquer-vous le recours à des gens du nord du pays pour des postes de soudeurs, de plombiers ou d'agents de sécurité pour ne citer que cet exemple, alors que la région déborde de diplômés désœuvrés ? Nous n'avons pas refusé que les employeurs fassent venir des ingénieurs d'autres régions du fait que Hassi R'mel n'en a pas suffisamment, mais il n'est pas du tout raisonnable d'octroyer des emplois manuels à des personnes venues d'ailleurs aux dépens de nos jeunes rongés par le chômage», détaillera-t-il. Les aires de jeux et de loisirs de Sonatrach essentiellement constituent aussi des ingrédients alimentant le recours à cette grève de la faim. A ce titre, les protestataires soulignent que «ces espaces doivent aussi profiter aux enfants démunis au même tire que ceux des travailleurs de la firme.» A noter que jusqu'à l'heure où nous mettons sous presse, deux de ces jeunes ont été évacués à l'hôpital de la même ville. Leur état de santé, selon toujours notre source, est jugé grave.