La première mi-temps du match a été marquée par un jeu insipide où l'Entente de Sétif a manqué cruellement de cohésion, notamment au niveau du compartiment stratégique du milieu du terrain. Devant, l'on attendait beaucoup du tandem Hadj Aïssa-Djabou, mais il n'en fut rien, car ce dernier a été muselé par Ali Maalouf sur le flanc droit de l'attaque sétifienne. Ce n'est qu'à la 31' que la nouvelle recrue sétifienne, évoluant carrément au milieu afin d'éviter le marquage strict imposé par l'entraîneur tunisien, Pierre Lechantre, arrive enfin à se débarrasser de deux défenseurs et sert sur un plateau Hadj Aïssa mais le gardien du CS Sfax intervient énergiquement en deux temps pour inhiber l'action la plus dangereuse des locaux. Pourtant, le premier quart d'heure promettait beaucoup pour l'équipe sétifienne qui avait promis de satisfaire ses fans avant de s'envoler pour la Zambie pour disputer la 3e journée de la Ligue africaine des champions. Les protégés de Zekri donnaient l'impression de dominer, mais c'était sans compter sur l'organisation académique du club tunisien sur le terrain. Les joueurs du CSS ont fait preuve de calme et de sérénité au milieu et en défense, laissant aux avant-postes Oshi Ogba, Yahiaoui et Guelbi. C'est ainsi qu'à la 37', le Nigérian réceptionne à gauche un centre de Bouzidi, son tir a failli faire mouche. A 5 minutes de la fin du 1er half, c'est le même défenseur droit des Tuniques rouges qui adresse un tir fulgurant des 20 m mais sa balle passe juste à côté. En seconde mi-temps, les supporters sétifiens comptaient sur le retour en force des leurs, mais les Tunisiens ont avancé d'un cran en évoluant cette fois-ci en surnombre en attaque, avec l'incorporation de Guemamlia aux côté de ses trois compères attaquants. En témoigne cette action à la 67' où Oshi, à l'affût, a vu sa balle heurter le montant droit de Chaouchi. Ou encore la montée du défenseur Bouzidi qui obligea Chaouchi à se détendre pour garder sa cage vierge. Face aux consignes de l'entraîneur français basées sur le marquage individuel et la lutte sur toutes les balles des visiteurs, Noureddine Zekri voulut contourner la muraille tunisienne en modifiant sa stratégie offensive par le lancement de Djabou à droite et Hadj Aïssa à gauche. Mais la seule action sétifienne qui mérite d'être notée est le raté lamentable de ce dernier lorsqu'il se trouva en position idéale de scorer suite à un centre en cordeau de Metref. Le fer de lance sétifien, Ghazali, demeura sous bonne garde tunisienne, et Zekri a dû incorporer le buteur Hemani à la 63' et le virevoltant Djalit à la 79', afin de donner plus de tonus à l'attaque. Et c'est justement ce qui s'est avéré concluant face à la pression des supporters sétifiens, puisque la nouvelle recrue tlemcénienne, Djalit, auteur d'une action individuelle spectaculaire à 5 minutes de la fin du match obligea El Hemami à commettre la faute à 25 m des bois de Slim Aïssi. C'est Hemani qui fut désigné pour transformer le coup franc, mais pour ce dernier, c'était l'occasion idéale de confirmer son retour en force cette saison et la réconciliation avec son public, puisque d'un tir rageur, il ne laissa aucune chance au portier tunisien. C'est l'euphorie dans les gradins et sur le carré vert, car la victoire symbolique pour le titre de la supercoupe de l'Unaf revêt beaucoup de connotations, à commencer par dissiper les malentendus qui ont surgi ces derniers temps dans la maison ESS. Enfin, il est à noter que les journalistes ont été carrément marginalisés de la célébration de la victoire dans l'enceinte du stade 8 Mai 45, mais aussi empêchés de recueillir les impressions des deux entraîneurs et nombre d'informations opportunes auprès du président de la FAF concernant notamment le différend qui a surgi entre l'entraîneur sétifien et Benchikha, l'entraîneur national. Les «laissés pour compte» durent se plier aux exigences des organisateurs mais sans omettre de le signaler dans leurs organes respectifs.