Désillusion n En concédant le match nul sur son terrain, jeudi soir, l'Entente de Sétif a raté sa première mi-temps dans la finale de la phase aller. Mais les Sétifens nourrissent l'espoir de se rattraper lors du match retour, le 17 mai prochain à Amman et ne veulent pas baisser pavillon alors qu'il reste une seconde mi-temps à jouer face aux chevronnés d'Al-Faïsaly. Ce n'est pas dans les habitudes de la maison de se laisser griser, même si la déception a été grande et pesante au point de pousser le coach Rabah Saâdane de reporter la séance d'entraînement prévue hier dans l'après-midi. «C'est normal, dira Saâdane, mais demain (c'est-à-dire aujourd'hui) il faut reprendre le travail et oublier le match de jeudi.» Il faut dire que les coéquipiers de Maïza n'ont pas le temps de souffler puisqu'ils ont déjà rendez-vous ce lundi avec le championnat national et une rencontre qui ne manquera pas d'importance contre le WA Tlemcen à Sétif qui, lui, joue, sa survie parmi l'élite, au moment où l'Entente est sous la menace de trois poursuivants. Qu'est-ce qui n'a pas marché jeudi soir dans le chaudron du 8-Mai-45 ? En général, les finales sont fades, fermées et piégées par l'enjeu. Cela a été le cas pour ce premier acte ESS-Al-Faïsaly où la tactique l'emporta souvent sur le beau jeu et où les Sétifiens oublièrent leur créativité au vestiaire, à l'image de leur meneur de jeu Lazhar Hadj-Aïssa passant complètement à côté du rôle qu'il a l'habitude de jouer et de tenir dans l'équipe. Fallait-il le faire jouer après quarante jours d'arrêt forcé pour cause de blessure ? Saâdane coupe court à une polémique qui risque de grossir : «On ne va pas revenir sur ce choix, cela ne sert à rien. Si l'Entente est arrivée à ce niveau de la compétition, elle le doit bien en grande partie aux prouesses de ce joueur. Certes, il revient de blessure, mais on devait le mettre dans le onze rentrant pour booster une attaque où manquait déjà un certain Bourahli.» Pour l'entraîneur sétifien, la pression qui a entouré la préparation de cette rencontre a eu l'effet contraire sur le comportement de ses joueurs qui n'ont pas réussi à imposer leur jeu face à un adversaire, force est de reconnaître, qu'il n'était pas là par pur hasard. En effet, les Jordaniens se sont révélés de véritables compétiteurs, une équipe bien équilibrée et composée de joueurs chevronnés. De plus, la stratégie adoptée par l'entraîneur Adnane Hamed s'est révélée judicieuse : occuper tout le terrain et priver les Sétifiens des espaces pour construire la moindre attaque, sans oublier leur présence dans les duels où il se mettaient à deux ou à trois pour empêcher toute velléité des Noir et Blanc. Malgré cela, les camarades de Ziaya ont essayé de construire et de contourner la muraille dressée par Al-Faïsaly. Ils parvinrent même à ouvrir la marque à la 32' par un Adiko opportuniste, parti dans le dos de la défense, et ne laissant aucune chance au gardien Loaï Lamaïra. Un but qui fera exploser un stade plutôt crispé que d'habitude. Un but qui brouillera, curieusement, les cartes aux Sétifiens en seconde période. Fallait-il rajouter un second ou préserver cette petite, mais précieuse avance ? Un dilemme pour une équipe qui a eu du mal à enchaîner les offensives et qui subissait les assauts d'un adversaire résolument tourné vers l'attaque. Les Sétifiens surpassèrent ce moment de flottement et se ruèrent de nouveau sur les buts jordaniens, notamment après l'entrée de Delhoum et Benchaïra à la place du fantomatique Hadj-Aïssa et de Derradj. Malheureusement pour eux, ils encaissèrent un but «suspect» à quatre minutes de la fin qui douchera le 8-Mai-45, qui se mit subitement à gronder. La déception est grande et les joueurs jureront de se rattraper dans moins de quinze jours. Croisons les doigts pour eux.