Il s'écoule plus de seize heures entre le lever et le coucher du soleil en ce mois d'août. Les journées de jeûne sont particulièrement longues pour les musulmans qui font le carême en France. Cette année, le ramadhan intervenant en plein été a poussé de nombreuses familles maghrébines notamment, en vacances au bled, à avancer leur retour en France. Ne pouvant pas supporter la chaleur de l'été enregistrée dans les pays d'Afrique du nord (Algérie, Tunisie, Maroc), de nombreuses familles venues passer leurs vacances ont préféré rentrer pour retrouver les températures plus clémentes de l'Hexagone. L'an dernier, la tradition bien établie selon laquelle les émigrés reviennent au pays pour le ramadhan avait été remise en cause. En effet, le mois de jeûne avait commencé le 22 août et avait déjà provoqué un léger chamboulement sur les dates de retour. Cette année, les compagnies aériennes se sont trouvées prises d'assaut début juin et pendant tout le mois de juillet. «Pour la saison estivale, nous avons constaté un raccourcissement de la période des vacances. Les premières vagues ont commencé début juin et le pic de retour se situe entre le 1er et le 10 août, soit quelques jours avant le ramadhan», a expliqué Abdelkrim Ben Ahmed, représentant général France nord de la compagnie Air Algérie, à un quotidien français. Cet état de fait représente une perte sèche de revenus pour les trois pays maghrébins qui enregistre une forte communauté en France. Il se trouve que dans ces pays, le tourisme tourne d'ordinaire à plein régime tout l'été. Mais ces deux dernières années comme pour les cinq prochaines années, la situation sera identique puisque le mois sacré avance chaque année de dix jours. Cette situation difficile pour le secteur touristique maghrébin va se répéter sur plusieurs années encore. Les professionnels du tourisme maghrébins devront contrer ce manque à gagner. Les responsables du tourisme maghrébins redoutent que les émigrés, grands amateurs de vacances d'été, ne boudent leur pays d'origine pendant le mois de ramadhan. Un seul mot d'ordre : les convaincre qu'une fois passé le moment de jeûne entre le lever et le coucher du soleil, ils retrouveront les soirées à l'ambiance traditionnelle et familiale qu'ils ne pourront pas retrouver en France. Afin de raviver l'intérêt des musulmans pour un ramadhan «au pays», Air Algérie a lancé un tarif spécial «Siam». Une réduction des prix des billets pendant le mois de ramadhan, d'une moyenne de 55% pour ses dessertes vers la France. A titre d'exemple, un vol Paris-Alger coûte en moyenne 240 euros. La compagnie française Aigle Azur offre également des tarifs promotionnels pour tous ses vols vers le Maghreb effectués entre le 5 août et le 12 septembre 2010. Un vol aller-retour depuis Paris vers l'Algérie est proposé à 219 euros.