Les services de secours maritime de la gendarmerie espagnole ont cessé, vendredi soir, les opérations de recherche en vue de retrouver des survivants de la patera qui avait fait naufrage mercredi dernier au large de l´île Tabarka (Alicante) avec dix harraga algériens à son bord. Les deux hélicoptères et la vedette qui avaient balayé sans succès vendredi la zone du naufrage n'ont pas quitté leurs bases samedi matin. Un porte-parole des secouristes a déclaré à la presse que les gardes-côtes attendaient désormais, pour mobiliser à nouveau leurs moyens aériens et maritimes de recherche, une éventuelle alerte provenant de l´un des nombreux chalutiers et navires marchands qui croisent dans cette zone de naufrage qui s´est considérablement élargie depuis jeudi en raison des forts courants marins de ces derniers jours, Deux des dix harraga avaient été secourus mercredi par un chalutier au moment où ils tentaient de joindre Tabarka à la nage, alors que deux cadavres avaient pu être localisés par un hélicoptère et aussitôt repêchés au milieu d´une série d´objets en plastique flottants. L´abandon des «recherches actives» par la gendarmerie espagnole laisse supposer qu'il y a peu de chances de retrouver des survivants. En mars dernier, après trois jours d´efforts infructueux, ces mêmes unités de secouristes avaient abandonné les recherches après avoir perdu tout espoir de retrouver vivants les 13 Algériens disparus dans cette même région d'Almeria, qui est devenue depuis 2006 la destination privilégiée des candidats à l´immigration clandestine à partir de la côte ouest algérienne. La pression migratoire, bien qu´à un faible rythme, n´avait pratiquement pas cessé sitôt les conditions climatiques devenues plus clémentes en Méditerranée. Cet été, les autorités espagnoles s´attendent à des flux migratoires plus importants encore à partir de toute la région nord du Maghreb. Des dizaines d´immigrés clandestins provenant du Maroc ont été arrêtés, en effet, la semaine dernière au moment où ils tentaient de gagner la côte de Cadix. Les patrons marocains des pateras à l´instar de leurs «collègues» algériens organisent actuellement les sorties de nuit, de préférence à l´heure du f'tour, moment où la vigilance côtière est en baisse. Le quotidien espagnol ABC faisait observer dans son édition d´hier que cette pression migratoire, bien que plus importante depuis la côte ouest algérienne, intervient à un moment où les relations entre Rabat et Madrid sont perturbées par les récents incidents à la frontière de Melilla entre la police espagnole et les Marocains. La presse espagnole a souvent accusé les autorités marocaines de brandir le spectre des flux migratoires clandestins vers l´Espagne à chaque fois qu´une crise apparaît dans les relations entre les deux pays.