Les garde-côtes, relevant du centre régional des opérations de surveillance et de sauvetage (Cross), ont porté secours à 11 harragas algériens dans la nuit de mardi à mercredi. En effet, les garde-côtes ont reçu un appel à 23h50 les informant qu'une embarcation était en détresse au large, avec à son bord 11 personnes. L'alerte a pu être donnée par l'un des harragas, qui de son portable a appelé son frère lui racontant leur situation de détresse. C'est celui-ci qui alertera en fait le centre du Cross. Les 11 jeunes se trouvaient à bord d'un Zodiac dérivant ainsi en mer depuis deux jours. La panne du moteur a fait que leur embarcation était sans cesse ballottée sous l'effet des vagues et des vents violents et glaciaux. Depuis plusieurs jours en effet, le temps est mauvais en mer comme à chaque fois en cette saison. Aussitôt les garde-côte oranais ont dépêché des patrouilleurs pour lancer une vaste opération de recherche. La localisation dans de telles conditions a été des plus difficiles et c'est finalement vers les deux heures du matin que les 11 harragas ont été retrouvés et secourus par le patrouilleur “347” alors qu'ils se trouvaient à quelque 15 miles des côtes, entre les îles Planes et les Îles Habibas. Frigorifiés, amoindris aussi par la faim, les premiers soins ont été donnés aux 11 jeunes à bord même du patrouilleur des garde-côtes. Deux d'entre eux ont dû être évacués aux UMC mais leur état nous dit-on n'est pas grave, ils devaient sortir hier en fin de journée. Les représentants des garde-côtes et de la Protection civile nous ont dit combien c'était suicidaire de tenter de prendre la mer clandestinement en cette période de l'année. Pour ces 11 harragas originaires de l'Algérois, de Tlemcen et d'Oran, le plus âgé ayant à peine 28 ans, le plus jeune 20 ans, leur sauvetage en mer est en fait un miracle vu les conditions climatiques ; l'embarcation légère sur laquelle ils se trouvaient n'aurait pas résisté plus longtemps. C'est une mort certaine qui les guettait alors qu'ils s'imaginaient pouvoir rejoindre l'hypothétique eldorado espagnol. Pour ces derniers et après leur audition par les services de sécurité, ils seront remis à la gendarmerie et probablement poursuivis pour tentative d'immigration clandestine. Cette énième tentative de rejoindre les côtes espagnoles intervient quelques jours à peine après l'interception d'un autre groupe de 49 autres harragas, à quelque 30 km au large des côtes de Mostaganem. F. Boumediene