De violents orages s'abattent, depuis avant-hier, sur Alger, provoquant une indescriptible pagaille dans certains quartiers. Des dégâts matériels ont été constatés et surtout un ralentissement de la circulation automobile à cause des mares d'eau qui noient la chaussée. Il a suffi d'un orage d'été sur la capitale pour que les services de sécurité et de la Protection civile soient submergés d'appels de détresse. Pourtant, à en croire les services de météorologie, ce ne sont que deux millimètres d'eau qui se sont abattus sur la région nord du pays. Une quantité minime mais qui a quand même provoqué beaucoup de dégâts aux infrastructures. En effet, dans certains quartiers d'Alger, la circulation était impossible dans la nuit de mardi à mercredi eu égard aux fortes pluies qui se sont abattues sur la ville. Selon des témoins oculaires, plus d'une dizaine d'accidents de la circulation sont survenus rien que sur l'axe Dély Ibrahim, Garidi. A Ouled Fayet, au sud-ouest d'Alger, les rues principales du village se sont transformées en de véritables cours d'eau en crue. Quelques dégâts mineurs sont constatés sur la voirie et d'énormes flaques d'eau sont visibles sur la route menant au Plateau, au lotissement CC3 et ceux en cours de réalisation sur les hauteurs de la ville. Des mares se sont formées en quelques endroits de l'autoroute reliant Aïn Benian à Boufarik qui risquent de provoquer des drames si les services concernés ne s'y intéressent pas. Quelques cultures agricoles ont été par ailleurs durement affectées. Les mares de Bab El Oued Le phénomène a été observé dans la plupart des quartiers de la capitale et les communes environnantes. Durant la matinée d'hier, les automobilistes ont eu du mal à circuler. Sur plusieurs routes, la circulation est ralentie à cause des immenses flaques d'eau sur la chaussée. «Dès les premières gouttes de pluie, des mares se sont formées à cause des avaloirs bouchés», note un citoyen de Bab El Oued. Dans ce quartier, qui constitue un réceptacle naturel de toute l'eau dévalant des hauteurs de Bouzaréah, les ruelles étaient quasiment fermées à la circulation. Il a fallu l'intervention des agents communaux pour désengorger les regards déjà vétustes. «Les avaloirs sont tous bouchés et nous n'avons pas eu le temps de les déboucher et de nettoyer les caniveaux pour assurer un écoulement des eaux de pluie», avoue Saïd, chef d'équipe de la société Asrout d'Alger. Et d'ajouter : «Au centre-ville d'Alger, la circulation est un peu fluide, le problème se pose surtout sur les tronçons de route encore en chantier, à l'image de la commune de Hussein Dey où les travaux du tramway sont toujours en cours. D'ailleurs, nos équipes ont été dépêchées sur place dès les premières heures de la matinée pour tenter de limiter les dégâts.» Les avaloirs et les différents réseaux d'évacuation des eaux pluviales sont pleins de terre et remplis de tas d'ordures, c'est ce qui explique formation des mares sur la route. «Ce ne sont que des orages» Quant aux services de la météorologie, il semble qu'ils aient été pris au dépourvu par les orages des deux derniers jours. Aucun bulletin météo spécial n'a annoncé ces pluies. C'est ce qu'a déclaré Djamel, ingénieur à l'office de météorologie à Alger : «Nous avons constaté des perturbations venant du nord, c'est-à-dire de France. Mais comme la force du vent est très faible, donc le déplacement des nuages chargés était une surprise.» L'ingénieur se veut rassurant en indiquant qu'il s'agit d'un phénomène naturel survenant souvent en pareille période. «Ce ne sont que des orages d'été», explique-t-il. Enfin, la Protection civile appelle les citoyens, notamment les automobilistes, à plus de prudence, surtout avec le mois de Ramadhan.