Comme à chaque célébration d'une date historique, le débat sur les crimes coloniaux refait surface. Chef de file des initiateurs du projet de loi criminalisant le colonialisme, le Front de libération nationale (FLN) a réaffirmé jeudi qu'il ne cessera jamais d'exiger de la France des excuses officielles pour ses crimes coloniaux perpétrés contre le peuple algérien. Dans un communiqué rendu public à l'occasion de la célébration du double anniversaire du 20 août 1955 et 1956, le FLN a indiqué qu'il «ne cessera jamais d'exiger la reconnaissance et les excuses officielles de la France pour ses crimes coloniaux perpétrés contre le peuple algérien». Principal initiateur du projet de loi criminalisant le colonialisme, le FLN, «en parfaite cohésion avec l'ensemble de la famille révolutionnaire», ajoute le communiqué, réaffirme sa conviction de la nécessité de criminaliser le colonialisme appelant à parachever l'action menée par les prédécesseurs pour consacrer les valeurs du message du 1er novembre. Pour le parti de Belkhadem, la fidélité aux chouhada passe par la poursuite du combat en faveur de la consécration des valeurs de paix, de stabilité et de réconciliation et la consolidation des fondements de l'Etat de droit, de solidarité, d'entraide et du partage des richesses. La loyauté envers le message du 1er novembre et aux sacrifices des héros du nord- Constantinois et de l'Algérie tout entière implique pour lui «la poursuite du combat et davantage d'efforts pour la consécration des nobles valeurs ayant constitué le socle de la glorieuse révolution, fortement exprimé dans le message du 1er novembre et dans le congrès de la Soummam». «Les valeurs du 1er novembre éclaireront notre voie pour la préservation des acquis de l'Algérie d'aujourd'hui», conclut le communiqué. Si des partis politiques, soupçonnant des «enjeux politiciens», refusent de s'exprimer à propos du projet de loi criminalisant le colonialisme, à l'instar de Louisa Hanoune qui a affirmé mercredi que le PT n'est pas «concerné», d'autres formations politiques s'y mettent quant à elles en vue de «faire pression» pour son aboutissement. C'est le cas du mouvement El Islah qui a rappelé par la voix de son secrétaire général la nécessité de reprendre le projet, ou d'Ennahdha dont le secrétaire général Fateh Rebaï a carrément opté pour «la pression de la rue». Il a révélé à cet effet que son mouvement va organiser des meetings populaires dès la rentrée sociale «pour faire une pression populaire sur les pouvoirs publics», et par là même «accélérer l'adoption du projet». Pour lui, il est désormais indispensable de constituer un front populaire seul à même, estimera-t-il, de contribuer à la concrétisation du projet. Soutenu rappelons-le par 152 députés de différentes formations politiques, le projet déposé au bureau de l'APN dès le 13 janvier a été renvoyé aux calendes grecques et n'a pas été débattu et encore moins adopté lors de la précédente session parlementaire. Le premier ministre qui s'exprimait sous la casquette du SG du RND avait pour sa part affirmé que ses initiateurs veulent en faire «un fonds de commerce».