La date historique du 8 mai 1945, qui est revenue dans son soixantième anniversaire rappeler les crimes de guerre commis par la France coloniale en Algérie, a coïncidé cette année avec un certain flou qui entoure les relations entre Alger et Paris. A commencer par le refus de non-lieu par la justice française au diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni, accusé dans l'assassinat de l'avocat Ali Mecili, survenu en 1987 à Paris, avant que ne vienne le ministre français des Affaires étrangères pour déclarer que «les relations entre la France et l'Algérie ne peuvent être bonnes qu'après que la génération des novembristes aurait quitté le pouvoir». Et à la partie algérienne d'insister sur les excuses de la France officielle sur les exactions commises en Algérie. Et de là le projet de loi criminalisant le colonialisme proposé par le parti du Front de libération nationale soumis au gouvernement en février dernier. Contacté par nos soins pour savoir où en est ce projet de loi, le porte-parole du FLN, Aïssi Kassa, qu'il faut toujours se référer à la déclaration du secrétaire général Abdelaziz Belkhadem à ce sujet lors de sa conférence de presse du 24 février dernier, et ce, au lendemain de la nomination du nouveau bureau politique du parti. Interpellé sur une éventuelle démarche à venir de la part de son parti afin d'accélérer le processus quant à l'aboutissement du projet de loi en question, notre interlocuteur a signifié qu'il n'existe pas encore de nouveaux rebondissements dans ce volet et l'affirmation de Belkhadem le 24 février dernier, en déclarant que le projet est toujours en étude auprès du gouvernement, est de mise au sein de son parti. Ce qui signifie qu'une éventuelle évolution dans ce dossier n'est pas encore à l'ordre du jour chez le FLN. A priori, dans un communiqué qu'il a rendu public vendredi, le FLN déclare qu'«il ne se contentera pas de réitérer les revendications légitimes du peuple algérien de criminalisation du fait colonial mais affirme la continuité entre les générations de la nation et l'accroissement de l'esprit nationaliste à l'intérieur du pays et parmi l'émigration dans le monde», tout en précisant que le parti «ne se lassera jamais» de revendiquer la reconnaissance de la vérité du crime colonial en Algérie ni d'exiger des excuses officielles et l'indemnisation du peuple algérien. Le FLN a une nouvelle fois exprimé sa ferme condamnation de «la campagne féroce menée par les apologistes du colonialisme et tous ceux qui veulent établir leur présence au détriment des chouhada et des vérités historiques». Par ailleurs, notre interlocuteur, que nous avons interpellé sur la polémique entourant le livre du secrétaire général du RCD, Saïd Sadi, sur le colonel Amirouche, intitulé Amirouche : une vie, deux morts, un testament, et ce, suite aux déclarations de l'ancien président du HCE, Ali Kafi, le porte-parole du FLN pense que «l'écriture de l'histoire est un débat qui reste toujours ouvert, mais cette mission doit se faire selon des règles scientifiques… et doit être réservée à des gens outillés car la recherche de la vérité est complexe». Tout en précisant qu'au sein de son parti on pense que l'écriture de l'histoire doit se faire selon un dialogue serein et loin de toute instrumentalisation à des fins subjectives, le porte-parole du FLN estime qu'«aucun ne détient le monopole sur l'écriture de l'histoire, ni encore le pouvoir de détenir toute la vérité, il peut toujours exister des contradictions». mais lorsqu'«il y a des affirmations d'une volonté délibérée, l'histoire peut être faussée», tout en précisant que ça restera toujours un avis personnel, puisque le parti FLN n'a pas émis quoi que ce soit sur cette polémique qui restera, selon lui, un débat concentré entre seulement trois ou quatre personnes.