Après deux semaines de jeûne, c'est toujours la perturbation dans la distribution du lait en sachet qui défraie la chronique dans les régions de Batna et de Biskra. Approché par nos soins, un commerçant nous explique que la spéculation déloyale exercée sur cet aliment de base depuis le début du Ramadhan se produit sans cesse au sein même des unités de production. De leur côté, les consommateurs logent à la même enseigne les personnels des laiteries et les commerçants indélicats, les accusant de spéculation et son corollaire l'absence des étals de cet aliment non moins indispensable pour le f'tour. «Certains employés de l'entreprise de production de lait sont toujours complices avec les revendeurs informels, ils leur livrent des quantités importantes de lait qu'ils revendent jusqu'à 45 DA le sachet», l ancera un chef de ménage qui ne sait à quel saint se vouer que d'exhorter à un contrôle plus rigoureux aussi bien au niveau des unités productives que chez les commerçants sans scrupules habitués sans impunité à la spéculation, ce qui favorise en toute évidence une pénurie flagrante. Faut-il souligner que l'entreprise de Batna qui produit quotidiennement plus de 180 000 l/j dont 10 000 au profit de la population locale n'arrive pas non plus à satisfaire la forte demande en la matière, non seulement de Batna mais de la population des régions limitrophes. «Il est difficile de se procurer un sachet chez les détaillants où habituellement tout est disponible», indique la majorité de nos interlocuteurs qui fournissent à l'unanimité une seule explication : la spéculation et l'insuffisance des quantités que les fournisseurs livrent aux commerçants sont les deux facteurs les plus importants qui ont donné lieu à la disparition du lait en sachet dans beaucoup d'endroits. Au niveau de la laiterie Aurès de Batna, seule unité approvisionnant plusieurs régions de l'est et du sud-est du pays, «si pénurie a lieu, c'est généralement en raison des travaux d'entretien effectués au sein de l'entreprise ou encore à cause d'une panne mécanique», argumentent certains de ses cadres qui ajoutent que la laiterie en question est dotée d'un matériel sophistiqué permettant de renforcer la production. Nonobstant les assurances des responsables de Aurès quant à la disponibilité régulière du lait au niveau des régions qu'elle couvre, la perturbation en approvisionnement continue à faire l'actualité. Pour rappel, il y a un certain temps, les brigades financières de la wilaya de Batna ont découvert un trou financier de plus de 1 milliard de centimes dans cette unité, ainsi que la disparition de quelque 1300 kg de lait en poudre, une quantité importante qui devrait produire quelque 20 000 sachets de lait.