Il a fallu que les pouvoirs publics annoncent l'importation de 20 000 tonnes de poudre de lait, pour que le lait pasteurisé refasse surface chez tous les commerçants du coin. Hier, le lait en sachet a été non seulement vendu à 25 dinars mais il était aussi disponible en quantités suffisantes alors qu'il était introuvable il y a deux jours. D'ailleurs, des consommateurs sont restés perplexes et ne s'attendaient pas à voir la crise se dénouer aussi rapidement. La disponibilité de ce produit de large consommation au lendemain de l'annonce de l'importation de la poudre de lait a surpris plus d'un. Dans d'autres régions, même si le prix du sachet est resté stable, le circuit d'approvisionnement a connu des perturbations, notamment dans certaines localités où le lait était distribué un jour sur deux, en plus du fait que les quantités distribuées étaient réduites par rapport à la normale. Il n'y a donc, plus de désagréments de ce genre. Le lait pasteurisé est disponible en qualité et en quantité. Comment peut-on donc expliquer un tel état de fait ? Pourtant, les industriels laitiers, notamment du secteur privé, disaient avoir mis la clé sous le paillasson. Ont -ils donc remis le tablier avant même l'arrivée du premier quota de poudre de lait ? Cela parait, a priori, inconcevable, à moins qu'ils aient mis de côté un stock leur permettant de tenir et de reprendre leur activité en attendant l'approvisionnement promis par les pouvoirs publics. Les professionnels, de leur côté, renvoient la balle dans le camp des spéculateurs. La spéculation a été à l'origine de la pénurie, explique-t-on. Chez les revendeurs, le lait pasteurisé était cédé il y a trois jours entre 30 et 40 dinars dans certains quartiers de la capitale et dans des localités isolées où, quelques jours plus tôt, le litre de lait était vendu à 25 dinars. Pour expliquer cette situation, des citoyens déclarent que certains commerçants sans scrupule ont mis à profit la crise du lait pour soumettre ce produit très prisé par les ménages algériens, à la spéculation, tout comme cela s'est passé avec la pomme de terre. Par conséquent, le consommateur ne fait plus attention à la qualité et ne discute plus le prix. En tout état de cause, le retour à la normale est toujours bénéfique pour le consommateur qui, jusque-là, a été le premier à subir les conséquences de cette situation de crise.