Le prix du lait en sachet a atteint les 35, voire 40 DA. C'est une réalité dans certaines régions et certaines quartiers. Mais qui est donc derrière cette augmentation illégale du prix du lait pasteurisé ? Les commerçants du coin, les distributeurs ou les producteurs ? Décidément, on ne le saura pas exactement puisque chacun rejette la balle dans le camps de l'autre. Les industriels laitiers relevant du secteur privé, affiliés à la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), affirment ne pas avoir augmenté les prix. " On cède toujours aux revendeurs le sachet à 23 dinars ", a expliqué un représentant de la Cipa. Les revendeurs, de leur côté, disent avoir augmenté leur marge bénéficiaire parce que les laiteries ont augmenté le prix à la vente du sachet de lait. Qui dit vrai ? On l'ignore. Mais la question qui reste posée avec acuité est : où sont passés les services habilités à contrôler les circuits de distribution notamment les services de contrôle de la qualité et des prix relevant du ministère du Commerce ? Pourtant, il s'agit de faire appliquer la loi puisque les pouvoirs publics ont signifié clairement que le prix du sachet de lait qui est subventionné par l'Etat, ne sera pas augmenté dans le court terme. Le ministre du Commerce, El Hachemi Djaaboub, a affirmé à maintes reprises que ce prix restera inchangé quelles que soient les circonstances. Or, que fait-on pour aplanir cette situation de crise qui, en fin de compte, se répercute en premier lieu sur le consommateur ? Par ailleurs, l'idée d'une augmentation survenue au niveau de la production reste écartée dans la mesure où les producteurs qu'ils soient privés ou publics tentent de s'organiser depuis quelque temps déjà pour faire valoir leurs doléances. Certaines laiteries privées, en rupture de stock de poudre de lait ont même mis la clé sous le paillasson devant l'absence d'une solution immédiate. En d'autres termes, seuls les distributeurs et les commerçants peuvent être impliqués dans l'augmentation des prix du lait en sachet. Ils profitent de la pénurie observée sur le marché pour faire dans la spéculation. Quoi qu'il en soit, le consommateur est le premier à subir les conséquences. Aussi, même si dans d'autres région le prix du sachet est resté stable, le circuit d'approvisionnement connaît des perturbations, notamment dans certaines localités où le lait est distribué un jour sur deux en plus du fait que les quantités distribuées sont réduites par rapport à la normale. Pour le ministre du Commerce, il n'y a pas d'alternative. Le prix du lait, au même titre d'ailleurs que le prix de la baguette, sera maintenu. Deux produits stratégiques que l'Etat continuera de soutenir en dépit de l'instabilité des marchés mondiaux de blé et de la poudre de lait. Les raisons ayant poussé les pouvoirs publics à adopter une telle stratégie sont connues par tous ; préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Il n'est donc pas question de parler de libéralisation des prix du lait administré, comme le préconisent les industriels privés.