Les industriels de la filière lait en Algérie sont très inquiets. Ils dénoncent l'immobilisme des pouvoirs publics et appellent le gouvernement à agir très vite sous peine de voir toutes les unités de production mettre la clé sous le paillasson. Des perturbations ont été constatées ces dernières semaines sur le marché national. L'approvisionnement des détaillants n'est plus régulier depuis plusieurs jours. La disponibilité du lait en sachet pasteurisé est perturbée, c'est le moins que l'on puisse dire pour le moment. La fermeture de 18 laiteries privées est certainement à l'origine d'une telle situation. Autrement dit, la situation est critique. La flambée des prix de la poudre de lait a poussé les unités de production à suspendre, voire changer d'activité ou fermer carrément. Les unités privées qui activent encore ne fonctionnent qu'à 50 ou 60% de leurs capacités. Pourtant, un certain nombre de mesures destinées à préserver l'approvisionnement des unités de production, à assurer la disponibilité des produits sur le marché et à maintenir inchangés les prix au consommateur, ont été arrêtées au début du mois de mars. Mais face aux lenteurs observées dans la concrétisation de ces mesures, la bonne foi des industriels laitiers qui ont repris leur activité dans l'espoir d'une solution rapide, s'est malheureusement émoussée, déplorent-ils. Le ministère du Commerce qui a promis une réunion pour débattre des préoccupations récurrentes de la profession n'a pas donné de suite à ce jour. Entre temps, l'augmentation du prix de la poudre de lait sur le marché mondial poursuit son ascension sans oublier l'augmentation du prix de tous les intrants nécessaires à la production du lait reconstitué en Algérie. Les industriels du lait demandent toujours à ce que les pouvoirs publics revoient les prix du sachet de lait. De son côté, le ministre du Commerce s'est clairement exprimé sur ce sujet en affirmant que le prix du lait ne sera pas augmenté. Et pour parer à une éventuelle pénurie, le ministre a annoncé la création d'un Office national du lait. La nouvelle structure est le moyen approprié pour lutter contre la spéculation à laquelle fait face le marché laitier. L'Office aura pour mission la distribution et la régulation du marché national. Celles-ci se feront, soit par l'importation du lait en poudre et sa distribution aux transformateurs, soit par des subventions directes aux transformateurs du lait pour le sachet pasteurisé. "Les transformateurs vont être soutenus par l'Etat pour qu'ils ne travaillent pas à perte". Or, à ce jour, aucune mesure concrète n'a été prise dans ce sens.